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[ITW] Queeny Arickx : la femme qui murmurait à l’oreille du rap !

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Queeny Arickx est l’une des journalistes belges les plus connues de son époque et elle a marqué le rap game entre son passage chez Tarmac et sa carrière à la RTBF. Chroniqueuse, animatrice et productrice, elle a porté très haut la voix des femmes dans des sujets toujours bien choisis et traités avec beaucoup de perspicacité. Elle présente désormais l’émission RAPOL-OG, véritable Planète Rap de Belgique. Une émission qu’elle coproduit avec son agence BMP Agency. Nous sommes revenus sur sa carrière en tant que femme.

1 – Est-ce qu’être une femme t’a aidé ou handicapé dans ton parcours professionnel ?

J’ai toujours pris le fait d’être une femme comme une force. Alors c’est vrai dans notre société très patriarcale, parfois, c’est plus difficile en tant que femme d’aller enfoncer des portes, d’être prise au sérieux mais c’est pas grave il faut travailler deux fois plus, prouver deux fois plus et quelque part ça m’a rendu plus forte.


2 – As-tu déjà été témoin ou victime d’actes misogynes dans ton métier ?

Bien sur que oui, victime et témoin et ça arrivera surement encore, malheureusement. La seule différence entre mes débuts et aujourd’hui c’est la manière d’y réagir. Plus jeune je n’aurais pas osé y répondre. Aujourd’hui je pense avoir les armes et l’expérience nécessaire pour y répondre de la bonne manière.


3 – Le milieu hip hop et le féminisme, c’est comment ?

Comme pour beaucoup de milieux, le hip-hop est un milieu très masculin mais ce qui est beau c’est qu’aujourd’hui les lignes sont en train de bouger les femmes sont en train de se faire une place autant derrière que devant l’écran.


4 – Est-ce que le milieu Hip Hop est plus machiste que les autres ?

Non il ne l’est pas plus que les autres bien au contraire.


5- Comment as-tu combattu pour cette cause et les autres ?

J’ai la chance aujourd’hui de faire un métier qui me permet de faire entendre ma voix à une certaine échelle. Et je l’utilise pour véhiculer des messages, des valeurs. Mais ce que je n’aime pas, c’est utiliser le ton du donneur de leçons ou pire de la victimisation. J’aime mettre en avant des sujets de manière subtile. Pour donner un exemple concret : Pour parler du corps de la femme noire dans la société, j’avais un contenu que j’ai produit pour Tarmac, « la story » où je raconte l’histoire d’un élément de pop culture. J’y ai raconté l’histoire des fesses. En résumé, j’y explique que la norme a toujours été d’avoir un corps filiforme. C’est ce qui était véhiculé dans les médias, la pub etc avec des icônes type Cindy Crowford, Paris Hilton et compagnie et les formes plantureuses des femmes noires étaient considérées comme vulgaires. Et puis, il a fallu que des femmes non noires comme Jlo ou Kim K se mettent à assumer ce genre de plastique pour que ça devienne la norme. À travers cette histoire on peut expliquer aux gens une forme de racisme qu’il peut y avoir dans la société.
Ou quand je suis chroniqueuse dans le 6-8 et que j’y parle de l’actualité qui buzz sur les RS, je choisis par exemple de parler du scandale autour du dernier Disney « Ariel la petite sirène » et du fait que les gens soient choqués que l’actrice choisie soit noire et derrière, j’en profite pour parler de l’importance de la représentation dans la construction personnelle pour les enfants issus de la diversité. J’ai la sensation que le message passe beaucoup mieux de cette manière en tout cas c’est ma manière à moi d’être engagée.


6 – Qu’est ce que tu dirais à une jeune journaliste qui veut commencer aujourd’hui ?

Je lui dirais de croire en elle, en ses rêves et de ne pas écouter toutes les petites voix qui pourraient la décourager. Je lui dirais aussi que le travail paye et que si elle voit la moindre petite ouverture qu’elle en profite pour enfoncer la porte. Et surtout, de ne pas se décourager au premier échec.

7 – En 10 ans, as-tu vu un changement dans le traitement des femmes et des minorités en général en Belgique ?

Je pense être encore trop jeune pour avoir 10 ans de recul, par contre je sens qu’on fait de plus en plus de bruit et qu’’aujourd’hui il est beaucoup plus difficile de nous ignorer qu’avant.


8 – Tu présentes le « Planète Rap belge », parles nous de cette expérience ?

C’est marrant qu’on appelle RAPOL’OG le PLANETE RAP belge par ce que je n’ai pas la prétention de dire qu’on soit déjà à leur niveau. Quoi qu’il en soit c’est un projet auquel je crois profondément et j’ai l’impression que ce type d’émission manquait à la Belgique. Nous avons de plus en plus d’artistes qui cartonnent mais malheureusement il faut d’abord qu’ils soient validés par la France pour qu’on les reconnaisse chez nous. Hors ici, dans RAPOL’OG, avec mon équipe et le soutien de BX1, on a vraiment envie qu’on puisse nous même valider nos propres artistes et ne pas attendre que ça pète à l’international pour leur donner de la lumière.


9 – Penses tu que la prédominance du rap dans le mouvement hip hop est une bonne chose ?

Je pense que la culture hip-hop est riche et ne se limite pas à la musique. Le hip-hop est une culture tentaculaire, elle s’approprie plein de choses et elle leur donne sa patte et le rap est un peu l’étendard de cette culture alors je n’y vois pas de problème.

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