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Avec I. on gouttait au joie de la ruralité à Märsta avec 4 gamins très sympas mais un peu bruyants. Délaissant le calme de la capitale, on a d’abord beaucoup apprécié cette ville au Nord de Stockholm qui est encastré dans une forêt splendide illustration parfaite de la symbiose parfaite avec Mère Nature chez les suédois. Mais né à Téhéran et ayant grandi dans le onzième arrondissement de Paris, la vie citadine fait partie de mon génome, de mon ADN. Deux semaines de plus à la campagne, et je pense que je serais parti courir à moitié nu dans les bois à -15 degrés en hurlant aux arbres et aux vestiges nordiques que j’étais un wiking. Alors j’ai utilisé mes dernières couronnes pour prendre deux jours à Generator, et on s’est barré.
I. est loin d’être snob mais elle a un cahier des charges très strictes quand il s’agit d’hôtel. Et là il s’agissait d’une auberge de jeunesse. Après avoir visité la chambre privée mais un peu dortoir, on s’est rendu à la réception. On a changé trois fois de chambre avant de se rabattre sur le premier choix. Heureusement, la population à l’hôtel Generator qui offre une superbe cafétéria est plutôt cool, et le personnel jeune et sympathique. En revanche les chambres sont quelque peu rudimentaires. Comprenne qui pourra. À chaque fois que je vais à Stockholm, je repense à ce titre des Latin Kings, les pionniers du Rap suédois. J’ai vu un documentaire sur eux sur SVT, ils racontaient qu’à leurs débuts ils étaient payés en burger. Cette petite anecdote m’a fait penser au Destin de tous les influenceurs. Avant de se rémunérer eux même par placements produits en tous genres, ils cherchent avant tout à être visible. Ils pourraient s’éventrer devant une caméra pour une poignée de like, et une centaine de millions de vue. Aujourd’hui, la popularité est un capital comme un autre.
Après avoir posé nos bagages, on est retourné dans le froid Nordique. Et autant dire que ce froid polaire a une mauvaise tendance à vous violenter. C’est un rapt, un viol. Avec mes StanSmith parisiennes, je sens mes orteils devenir de plus en plus humide, le vent me transpercer les narines. Et de mémoire de suédois, c’est l’hiver le plus doux que l’on est jamais vu.
Alors je vois un restaurant au loin qui porte un nom plutôt français. Il s’agit du Vau de Ville de Stockholm. Personne ne parle français à l’intérieur sauf le Vin et c’est déjà ça. Car les suédois s’abreuvent de vin italien dégueulasse, un sirop à la toux alcoolisé, un jus de raison qui a tourné au vinaigre. Je commande un Saint Emilion à 60 e et on s’installe sur une terrasse sur laquelle on ne peut pas fumer. J’apprécie ce moment unique.
Puis en rentrant à l‘Hôtel, on rencontre la JesusTanten. Cette vieille chouette à moitié SDF professe des sentences bibliques à qui veut l’entendre. Le problème c’est qu’elle est capable de vous suivre sur trois pattés de maison. Donc on l’évite… Quelques mètres plus tard, on passe devant le Kooples Suédois, Filippa K. Sapes minimalistes à 800 e le manteau… Je passe mon chemin tandis que je sais que pendant ce temps là Paris gronde.