Models : le film qui démystifie le mannequinat ! À l’aube des années 2000, en 1999, un film indépendant allemand réalisé par Ulrich Seidl, un réalisateur autrichien, vient remettre en question le mythe des top models qui semblaient avoir une époque qui leur était entièrement acquise. En 2000, avant qu’Internet ne réévalue les critères de beauté, les mannequins représentaient un mythe, un éclat, un luxe à eux seuls.
Le film suit la vie privée de quatre mannequins, en se concentrant particulièrement sur la vie secrète de l’une d’entre elles. Les modèles sont interprétées par Viviane Bartsch, Tanja Petrovsky, Lisa Grossmann et Elvyra Geyer. La caméra prend toujours, et dans toutes les circonstances du film, la place d’un miroir. L’univers décrit par Ulrich Seidl est bien loin du glamour habituel qui entoure l’idée même du mannequinat.
La consommation de drogues dures, la perte de repères dans des soirées incompréhensibles, la superficialité dans les relations sociales et un milieu extrêmement corrompu accompagnent ces quatre mannequins dans leur vision d’une époque. En effet, le film, à l’instar de la littérature abondante de cette époque et des longs métrages sortis entre les années 90 et les années 2000, dépeint une période charnière marquée par toutes sortes d’abus et une liberté que l’on croyait alors absolue. Les années 2000 ont mis fin à cette liberté absolue et l’ont rendue conditionnelle. Aujourd’hui, le conservatisme semble prévaloir partout en Europe.
Si certains observateurs ont tenté de réduire ce long métrage à la “superficialité de la vie de mannequin”, ils se trompent. Il n’y a pas de jugement de la part d’Ulrich Seidl. Il dépeint la réalité d’une profession qui souffre d’un paradoxe paradigmatique entre le luxe et le glamour qu’elle reflète et les réalités sombres et pathétiques qu’elle renferme. Sorti dans les années 2000, ce film illustre ce que la société est devenue aujourd’hui avec les réseaux sociaux et nos vitrines personnelles sur Instagram.
