Home VIDEOTAPE 7ème Art (News Cinéma) Des milliers de films perdus à tout jamais !

Des milliers de films perdus à tout jamais !

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Le cinéma muet, avant 1930, a marqué les premiers pas de l’industrie cinématographique, mais une grande partie de ses œuvres s’est volatilisée au fil des ans. Selon les estimations, entre 75 % et 90 % de ces films auraient disparu à jamais. Ce phénomène ne concerne pas seulement les premiers films de l’histoire du Cinéma : des œuvres plus récentes, comme les premiers courts-métrages de réalisateurs célèbres ou des versions alternatives comme les « Director’s cuts » des films, subissent parfois le même sort, souvent par décision des studios ou des créateurs eux-mêmes.

Les causes de ces disparitions

Les pertes massives des films d’avant les années 1940 s’expliquent par plusieurs facteurs. Les pellicules en nitrate de cellulose, couramment utilisées à l’époque, étaient hautement inflammables, entraînant des incendies dévastateurs. Par exemple, en 1937, un feu dans les locaux de la 20th Century Fox a anéanti plus de 2 000 films, dont la majorité étaient muets. Georges Méliès, le pionnier des effets spéciaux, aurait lui-même brûlé plusieurs de ses films dans un excès de colère, contraint de quitter son studio (le premier en France de l’histoire du Cinéma) sous la pression d’un créancier. Chaplin, bien que ses œuvres aient plus largement survécu que celles d’autres auteurs, aurait ordonné la destruction de la dernière bobine de « A Woman of the Sea » à sa société de production.

Au-delà des incendies, le manque de considération pour la préservation a joué un rôle crucial. Les premiers films étaient considérés comme des attractions de foires et de quartiers, certains comme de simples publicités pour le matériel utilisé. L’aspect artistique ne sera pris en considération que bien plus tard. Beaucoup de bobines étaient recyclées pour récupérer l’argent contenu. Puis, avec l’avènement du cinéma parlant, les films muets furent relégués à l’obsolescence, et les studios se débarrassèrent de nombreuses pellicules en les détruisant par manque de stockage.

Des disparitions plus récentes

Christopher Nolan, adoré du grand public et des cinéphiles, rend impossible la diffusion de ses premiers courts métrages dont certains ne sont même pas documentés. Il aurait lui-même détruit les copies de son « Larceny » et empêche grâce à ses droits d’auteur ceux qui en ont des copies de les exploiter. Le film est considéré comme perdu.

Quentin Tarantino agit de même avec son court « My Best Friend’s Birthday », dont il a détruit les copies en faisant croire qu’elles avaient brûlé. Tous les deux seraient déçus de revoir ces premières participations à l’histoire du Cinéma.

Chantal Akerman, une cinéaste belge et française, sans nul doute la réalisatrice la plus respectée du « plat pays », a un court métrage « New York New York bis » qui a complètement disparu, elle aussi.

Plus récemment, Warner Bros Discovery a décidé de se débarrasser de « Batgirl » (fini, au budget de 90 millions de dollars) et de « Coyote vs. Acme » pour des raisons économiques (en échange de déductions fiscales et pour éviter les frais mirobolants de marketing). Pourtant, au sujet de « Coyote vs. Acme », Dave Green a déclaré : « Tout au long de notre aventure, nous avons été salués lors de projections test qui nous ont valu d’excellents résultats. ».

Films perdus célèbres

  • « La Tragedia del Silencio » (1914), un film colombien qui plut énormément à sa sortie dont il ne reste qu’un fragment.
  • « Cléopatra » (1917), considéré comme le film le plus élaboré de son temps. Il fut censuré à cause de ses costumes osés et brûlé lors de l’incendie des locaux de la 20th Century Fox.
  • « Londres après minuit » (1927) de Tod Browning, considéré comme le Saint Graal des films perdus.
  • « Quand la chair succombe » (1927), disparu alors que l’Oscar du meilleur acteur fut remis pour ce film.
  • « Quatre diables » (1928) de Friedrich Wilhelm Murnau (réalisateur du premier « Nosferatu » et de « L’Aurore »). Une légende raconte que l’actrice principale aurait jeté la seule copie du film dans le fleuve Potomac.

Sources

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