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Adults In The Room : Excellent mais terriblement manichéen

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Costa Gavras : Le piège européen ou le piège grecque ?

Costa Gavras a parlé. Le réalisateur de K ou encore du très bon Le Couperet s’enferme dans le huis clos austère de l’Eurogroupe. Il y a quelques années, dans un passé encore assez proche, la Grèce était empêtrée dans un gouffre économique.

Pendant 5 ans, un gouvernement pro-européen laisse la fameuse Troïka prendre des décisions en lieu et place des gouvernements. A l’arrivée c’est une impasse totale, le PIB du pays chute tandis que sa dette grimpe encore. La Grèce est prise en otage par ses créanciers européens. C’est alors qu’un gouvernement radical de gauche est élu par un peuple aux abois. Alexis Tsipras est nommé premier ministre et Yanis Varoufakis devient son ministre de l’économie et des finances. Sa mission : sortir du piège européen. C’est ici que prend place le film de Costa Gavras.

Le spectacle désolant du jeu politique

Le réalisateur est un révolutionnaire dans l’âme. Et dès les premières minutes de ce long métrage, le spectateur peut s’offusquer de l’hypocrisie, du réalisme, et du cynisme des relations en politique. Mais ce état de fait politique fait même partie des bases de l’éducation politique.

La science politique commence avec Machiavel d’où l’adjectif machiavélique est tiré. Costa Gavras comme la plupart des gouvernants ont oublié que ce bon vieux peuple a tiré les leçons d’années entières de manipulations politiques. Malheureusement, ce peuple grecque, français ou européen s’abritent désormais derrière le complotisme et les extrêmes pour camoufler son dégoût du jeu politique.

Un talent inné pour faire tout avec rien

En revanche, le jeu politique décrit par Costa Gavras tout prévisible qu’il est n’en demeure pas moins réaliste et haletant. Car pour base dans sa mise ne scène le réalisateur dispose de quelques dialogues bien tournés, d’intrigues de cour (politique), et des quelques lieux tout au plus. Le tout donne un film un aspect pour le moins théâtral. Mais avec l’excellente prestation de Christos Loulis dans le rôle de Yanis, et le talent du réalisateur français pour amener les choses, ce théâtre prend vie, et l’action devient une question de parole.

Aussi à travers les réactions de ces personnages, Costa Gavras met en exergue quelques réalités. L’une d’entre elles est cruelle pour la France, car l’hexagone est loin d’être le centre névralgique de l‘Europe aujourd’hui. Et il est dur de voir Michel Sapin s’exclamer au sortir d’une réunion avec son homologue grecque : “tu sais Yanis la France ce n’est plus ce que c’était“. Il est aussi loisible d’admirer la pleine puissance des allemands au sein des institutions européennes, une réalité hautement dénoncée par la mise en scène de Costa Gavras?

Manichéisme ?

Le seul véritable problème de ce film c’est peut être son manichéisme. Non pas que la Grèce ait été “aidé” par ses les États membres de l’Europe. Mais dans la mise en scène du réalisateur, Yanis passe pour un homme honnête courageux et courtois tout le contraire de cette troïka imbécile, et de ses commissaires européens hautement cyniques et ironiques. On le sait bien. Il n’y a jamais eu de Justice dans les relations internationales. Elles ont été, et sont toujours dominés par la loi du plus fort. Les plus forts ne sont juste plus les mêmes.

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