Netflix est loin d’être le centre de la série “Mainstream”. Quelques séries comme “Orange is the new Black”, “Stranger Things” ou encore “Russian Dolls” ont prouvé que le service de streaming vidéo américain ne versait pas uniquement dans la soap. Avec “Love, Death & Robots” un pas supplémentaire est franchi. Première série interdite au moins de 18 ans, le bijou du réalisateur de Fight Club est un chef d’oeuvre visuel qui pose des questions essentielles pendant que la révolution numérique est en marche partout dans le monde.
Il y a certains metteurs en scène que l’on oublie pas comme David Fincher. A la fin des années 99′, le réalisateur américain pose les bases d’un cinéma américain trash et assumé avec son “Fight Club”. Le film avec Brad Pitt, et Helena Bonham Carter retrace la longue descente en enfer d’un “révolutionnaire” atteint de dédoublement de la personnalité (ce n’est pas la même chose que la schizophrénie).
Le réa avait déjà tenu le monde en haleine avec Se7en et cette course poursuite contre un tueur psychopathe qui assassinait ses victimes en référence aux douze péchés capitaux. Voir Morgan Freeman et Brad Pitt dans le même film, une vraie merveille. Fincher est adepte du retournement de situation complet en fin de film ou Twist en anglais. C’est même le meilleur en ce domaine.
Chez Netflix, le metteur en scène américain a déjà signé la première saison de la série “MindHunter”. Spécialisé en psychopathes en tous genres, Fincher a consacré sa première production sur Netflix à deux agents du FBI qui tentent révolutionner la boite dans les années 70′ en introduisant la psychologie criminelle dans la théorie très terre à terre à l’époque de la police fédérale américaine.
Entre criminelles célèbres, et début de l’émancipation des femmes aux USA, le réalisateur de Zodiac rend une copie assez “propre” loin des films “Trash” qui ont fait sa réputation à l’époque.
Avec “Love, Death & Robots”, retour aux sources. La science fiction depuis le chef d’œuvre de G.Orwell (“1984”) a toujours tenté de représenter les démons du présent en anticipant sur les affres du futur. Le chef d’œuvre de Stanley Kubrick, “2001, L’odyssée de L’espace” revient sur le côté incontrôlable de l’IA que la trilogie Matrix dépeindra plus tard comme une vaste guerre entre les robots et l’humanité sur Terre.
Tim Miller et David Fincher présentent donc 18 court métrages d’anticipation consacrés au futur dans tous les sens du terme, et plus particulièrement aux robots. Les 18 films ne sont pas de qualité égale, et dans la plupart des cas, les deux créateurs de la série reviennent sur les thèmes généralement abordés par la science fiction comme la fin de l’humanité, l’ère de la violence généralisée, le manque d’humanité, tout ce qui touche au côté “perdu dans l’espace”.
Les épisodes sont très inégaux au niveau de la qualité. Mais dans ce tas de mini films plutôt bien réalisés visuellement, il y a quelques merveilles comme ce fameux épisode “Le témoin”, peut être le film court le plus réussi au niveau du scénario comme du visuel. Un côté Black Mirror qui remet la série dans son contexte.
Mais c’est surtout en termes d’exercice de style que ce “Love, Death & Robots” paraît intéressant. Visuellement comme contextuellement, Fincher et Miller son acolyte font une revue de ce que la SF prévoit pour nous dans les années à venir.
Avec la révolution numérique qui bat son plein, et une révolution robotique qui ne saurait tarder, Fincher et Miller donnent un aperçu du “futur” selon les hommes. Peut être que la culture Geek a pris de l’importance.