Ce n’est pas un hasard si le dernier album de Médine a été baptisé “StoryTeller”. Depuis ses débuts, le porte drapeau de Din Records qui regroupe plusieurs rappeurs artistiquement très engagés comme Tiers Monde, Brav et Alivor, n’a cessé de raconter des histoires dans ses clips. Tout d’abord avec la série “Enfant du destin”, véritable tradition des albums de l’interprète du “Grand Paris”, qui parle du destins des enfants de la guerre. Il y a bien sûr l’épisode sur “Kunta Kinte” extrait de l’album “Arabian Panther” dans lequel le rappeur du Havre rend hommage à un résistant contre l’esclavage noir aux USA. C’est la seule célébrité de la série des “Enfant du Destin”. Car l’histoire de Kunta Kinté a donné lieu à la réalisation d’une série intitulé “Racines” et diffusé dans tous les pays occidentaux. Son acolyte Tiers Monde lui a même consacré un album : “Toby or Not Toby”.
“Une odeur de poulet mouillé, c’est le Toubab est ses alliés” – Medine – Enfant du Destin (Kunta Kinte)
L’histoire de “Daoud” et “David” tous deux “enfants du destin” illustrent le malaise du conflit israëlo-palestinien, poudrière de l’époque contemporaine qui canalise toutes frustrations, et qui donne lieu à un véritable déballement d’idioties sur les réseaux et ce jusqu’en France. “David” est “un enfant de la paix” fils de colon qui ne comprend pas l’engagement de ses parents. David périra dans l’attentat provoqué par “Daoud” qui avant d’être un terroriste cherche à venger la mort de son frère. Finalement, ce sont deux innocents perdus et lynchés par la tempête des mouvements historiques et politiques auxquels ils ne peuvent rien. La série des “Enfant Du Destin” plus que choquante, ultra cru, met en lumière les personnalités qui se cachent derrière ces drames insoutenables qui de tout temps ont éclaté dans l’histoire des hommes et de l’humanité.
“Il faut mieux être boudhiste ici” Medine – Enfant du destin (Nour)
Mais Médine ne se contente pas de décrire le malheur des palestiniens, ou le combat pour la libération des esclaves. Il a également conté l’histoire de Sou-Han qui se déroule à l’aune de la guerre du Vietnam dans sa série “Enfant Du Destin”, ou l’histoire de “Petit Cheval” indien d’Amérique. L’épisode extrait de “Prose Elite” est particulièrement poignant. Il se concentre sur l’histoire de Nour, jeune Birmane, violée, puis massacrée du fait de sa religion. Chez Médine, il n’y a ni hiérarchie victimaire, ni agresseurs désignés. On peut être à la fois victime et bourreau. La violence n’a pas de patrie, et le sang tâche toujours en rouge.
“Ils sont arrivés ici avec leur bétail pour y construire des prisons et des bagnes” – Medine – Enfant du Destin – Ataï
Le compère de Youssoupha et Kery James au sein de la Ligue vient tout juste de diffuser sur YouTube le dernier épisode storytellé de sa série “Enfant du Destin“. Il s’agit de l’histoire de Ataï, jeune canaque, qui assiste impuissant à la colonisation de sa terre. Mais comme à l’accoutumé, Medine va plus loin et met une histoire derrière les faits historiques. Lorsque Ataï part libérer une fille de son village devenue esclave sexuelle d’un maître d’esclave, son village est attaqué. Lorsqu’il revient dans ce combat si déséquilibré pour porter assistance aux siens, il est tué par l’un des siens “au nom de la France”.
“son crane fut exposé dans les musées comme un trophée” Medine – Enfant du Destin – Ataï
Dans la série “Enfant du Destin”, Medine cherche absolument à choquer les siens. Il veut faire réfléchir.
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