Dans le rap, le court métrage est “is the new black”. C’est la grande mode du moment. TK vient de faire son retour avec un énorme featuring avec YL. En 2022, le rappeur marseillais dévoilait l’opus “Avant la fête” avec des featurings d’Enima, Lujipeka, Aymane Serhani et Zaho. YL et TK placent leur rencontre sous le signe d’un rap pur sans fioritures, du kickage dans tous les sens du terme. Il y a quelques mois, les deux hommes avaient dévoilé le titre “Carla” ensemble.
“Hakim” : le film court de TK et YL !
Moubarak, Kofs avant la sortie de “Après Minuit”, et RK récemment, les rappeurs affectionnent particulièrement les clips ou les albums scénarisés. Si certains d’entre eux, comme Kofs, ont eu une carrière exceptionnelle dans le cinéma parallèlement à leur évolution dans le rap, d’autres, comme ZKR avant la sortie de son dernier projet, inaugurent leur entrée dans le septième art. Le storytelling prend de plus en plus d’ampleur.
Si Médine a carrément consacré le titre de son album “Storyteller” à ce genre d’exercice, et qu’il est l’un des maîtres du genre avec sa saga “Les enfants du destin”, il faut remonter aux années 90-00 pour voir les storytelling les plus fameux, comme par exemple “Guilty Conscience” d’Eminem et Dr. Dre qui a donné lieu à un visuel exceptionnel.
TK et YL racontent l’histoire de “Hakim” avec en toile de fond la jeunesse ordinaire d’un quartier à Marseille. Avec leur aisance lyrique, ils décrivent tous deux l’essence de ce mal-être qui pousse des milliers de jeunes sur la voie de la “débrouillardise”.
TK et YL : rencontre de punchliners !
La composition instrumentale du morceau est signée par Farukqsm. Le beatmaker parisien a beaucoup collaboré avec Jul, notamment sur les titres “Zone à risque”, “Love de moi” et “J’ai le démon”. Il a aussi composé le titre “Sport de riche” de Sadek et “Briiips Vol. 2” de Gips. La prod est “classique”, composée d’un sample de piano et d’une rythmique plutôt old school. Les deux rappeurs s’en donnent à cœur joie avec des punchlines ultra pertinentes.
Pour TK, c’est évident : “J’ai misé sur des amitiés qui n’étaient pas trop rentables” et “J’avais besoin de respirer mais il y avait de la fumée partout”. Les deux hommes racontent l’histoire de Hakim qui n’a rien d’extraordinaire, c’est celle d’une jeunesse ordinaire perdue dans les problèmes.
Le visuel ultra scénarisé est l’œuvre de Fabibi, un réalisateur marseillais apparemment proche de AM La Scampia.