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Le 824 est une institution dans le monde de la nuit. A l’origine, ce petit club situé sur la Rue Oberkampf était parti d’un concept bien particulier. On ne sait pas pourquoi ni comment ? Mais il était ouvert pour 824 heures top chrono. Pris d’assaut par les meilleurs DJs éléctro de la capitale et notamment le Grand Camion Bazar avec son égérie Romain Play qui écument les festivals les plus bons esprits autour de Paris et notamment à Bobigny, le coin est connu pour être le repère des libertaires. Détrompez vous, ce n’est pas un club échangiste non plus. Mais l’accent est mis sur une totale adéquation entre une musique plutôt ambiancante et planante, un public très hétérogène mais toujours ouvert à la conversation, et une bonne dose de psychotropes. Au cours de ces 824 heures Rue Oberkampf, tous ont fait des rencontres fabuleuses, tous ont valsé sur les sons du camion bazar et son hymne signé Donna Summer “I Feel Love”. Des paillettes plein les yeux, loin du bling bling des soirées pose bouteille, personne n’est là pour se montrer mais plutôt pour apprécier. Lorsque les dernières heures sont arrivées, le club a ouvert pendant 3 jours sans interruption pour que chacun puisse faire ses adieux à la salle Madonna et à ce petit îlot de liberté perdu entre le Bar Namek et le coin à Brasserie de la rue Oberkampf.
Puis alors que personne ne s’y attendait un mail nous est parvenu annonçant le retour du 824. L’opening était prévu pour le premier mercredi d’octobre…. Le samedi précédent, le fils de mon proprio “Al” m’appelle pour me demander si le 824 situé au 10 rue Papillon est ouvert ce soir; J’ai beau écumé ce club je connais l’orga que très indirectement. J’appelle donc mon pote “M” qui connaît “SS” un des orgas du 824. Il est catégorique à ce sujet : pas de soirée ce soir. Donc je fais comme tout le monde, je prends Facebook et je cherche les DJs. Et je me rends que comme bien souvent tout le monde a raison. D’abord, oui il n’y a pas à proprement parler de soirée au 824 ce soir là. En revanche, le camion Bazar et les DJs habituels sont conviés à une soirée au même endroit, autant dire que c’est un tour de chauffe. Ma meuf a décidé pour sa part de se rendre à une soirée Dub Step. Alors je joue la carte du mec qui a pas choisi depuis longtemps… C’est parti on se prépare intérieurement et extérieurement à la fête et on décolle. Sur le trajet “An” me fait découvrir le boom bap suédois. Dans le très “clean” et “lent” Boom Bap, les lyrics ont une importance primordiale. Donc je me contente d’esquisser un sourire idiot comprenant quelques faux amis quelques fois, quelques vrais d’amis d’autres fois. Mais j’imagine que le titre de Stor qu’on a fini par écouter en fin de voyage était sans doute porter sur la drogue, ou les gangs. Je ne sais pas vraiment pourquoi…
Arrivé dans la queue c’est la douche froide, 1 heure de queue minimum. Et “Al” me lance un SMS pour me dire qu’il lâche clairement l’affaire. Dans la queue, le vigile se ballade autour de nous avec un Gilet Jaune. On est samedi soir et donc on délire avec “An” à lui demander s’il a manifesté la journée. Le Mec rigole mais comprend pas trop. Et il se barre. On arrive devant le videur. Ce mec a quitté le 824 depuis il fait les beaux jours du 3615 à Oberkampf. On est 2, une fille, un mec, facile on rentre.
Première impression, une nana m’alpague alors que je viens de rentrer pour me dire qu’il fait trop chaud et que je suis trop habillé. Au début je comprends pas trop. Quand je mets les pieds à l’intérieur… Tout paraît plus clair. Bon des mecs torses nus, des nanas en porte-jartelle, et en soutiffe. Oui là j’ai clairement l’air idiot avec mon pull. J’hésite un peu au début. Et je me rends compte au dernier moment que mes sous vêtements sont horribles. Tu sais le genre de trucs que tu mets quand t’as pas fait ta machine depuis deux semaines. Je me dis, quitte à m’afficher autant m’afficher habillé.
On prend des verres, on apprécie la musique même si je la trouve moins bien qu’au 824. Il y a cependant un peu trop de monde je trouve aussi. On a un périmètre de 30 cms chacun pour danser, et je suis loin d’être un moine fransiscain mais me taper des coup de torse en sueur sur le crane…un peu cauchemardesque. J’ai l’impression d’être dans un sauna dansant. J’accompagne “An” aux chiottes, j’ai peur de me faire chier. A ce moment là, une fille en porte jartelle lui dit qu’elle est très jolie. J’ai plus 14 ans je ne fais pas de scénario de films pornos dans ma tête donc je sais que j’aurais pas un plan à 3. Et par ailleurs, j’ai ce truc très paternaliste qui me vient au crane limite sexiste, et je me dis que quitte à ce que ma femme se fasse draguer autant que ce soit par une femme. Ca m’évitera une déconvenue dont je me serais bien passé. Mais j’ai honte de penser comme un con.
On va au fumoir, et les gens en sous vêtements se pressent autour de nous. “An” renverse le verre d’une meuf. Je lui file 10 balles. Elle devait avoir un “Seum internationalement reconnu”. Et je suis gentleman.
On apprécie le fumoir, un jeune dealer s’active dans un coin au milieu de deux ou trois personnes qui manifestement n’ont plus besoin de psychotrope dans l’immédiat. Les gens se parlent se matent. C’est réussi l’ambiance est au Top même si le 824 s’est un peu embourgeoisé. On danse et on rentre. Le son ce coup ci je l’ai pas trouvé top mais c’était une before et pas le vrai 824 donc à voir.
On prend un noctambus parce que “An” veut absolument faire des économies. Dernière surprise, l’appartement ressemble à VERDUN en 1917. La gueule de bois commence…