En principe, je suis végétarien mais pas fanatique. J’ai toujours détesté me faire une religion d’une croyance ou d’un principe alors la plupart du temps je me permets des écarts de conduite en mangeant de la viande ou de la charcuterie. Il y a quelques jours, je rencontre deux potes à Oberkampf qui me parlent d’un Kebab Berlinois au 110 de la Rue. Le Kebab à Paris c’est toute une histoire…
Les premiers Kebab (nés en Allemagne) apparaissent à Paris au début des années 80′ au niveau surtout de la Rue de la Roquette ou de la Rue d’Avron. Saint Michel et ses attrapes touristes donnaient déjà la dedans mais ce n’est ni la même culture ni la même tradition. Les premiers Kebabs n’ont rien à voir avec ce qui se fait aujourd’hui.
Le pain faisait environ 25 cms, la viande était cuisinée soigneusement dans chaque échoppe dans la tradition turque, et même si le “salade-tomate-oignons” était déjà de circonstance, on y met rarement des frites. Par définition, les boutiques sont tenus par des turques. On y vend aussi des pizzas turques mais aucun snack pas de cordon bleu ni de poisson pané.
Au fil des années, le business du Kebab va se démocratiser. Les Kebabs pullulent mais deviennent des fast-food typiques qui vendent plus de Hamburger que de Sandwich Adana, la dernière évolution étant bien entendu le Tacos en mode “O’Tacos”. Bien sûr, certaines boutiques tenues par des Kurdes comme ce “Zaman” à Kremlin Bicêtre ou par des turques comme ces Kebab à Goncourt ou pas loin du Petit Café devant l’ancienne école polytechnique font revivre la tradition mais les standards ont changé. La plupart des Kebabs aujourd’hui importent leur denrée de base et notamment leur viande d’Allemagne sans se poser de questions.Direction le Sürpriz pour goûter à notre enfance.
A l’entrée de la boutique il y a un stand avec un type qui prend les commande et deux autres dans les starting block pour préparer le Kebab. Jusqu’ici rien de nouveau. Premier choix entre un pain Döner et le Dürüm la galette . Je suis pas un vieux con mais j’ai toujours privilégie le Döner. Le reste est une question d’art de vivre. Pas de snack inutile. Pas de sandwich Cordon Bleu, ou de Sandwich Poulet pané, tout va bien. La salle est décorée comme un Kebab Berlinois à l’ancienne même si la boutique est minuscule.
La viande élément indispensable du Kebab est cuisinée surplace. Attention rien à voir avec les Kebabs des 90′. C’est une viande nouvelle génération un peu “sucrée” mais elle est excellente. La sauce piquante grandiose rivalise avec la sauce au Yaourt. Pour les condiments nos amis berlinois ajoutent un peu d’aubergines et des poivrons grillés au mélange de base. Les produits sont très frais.
Les frites accompagnent le repas et ne sont pas éparpillés à même le sandwich. Sürpriz est vraiment un bon Kebab. Sa promesse de Kebab en mode berlinois est loin d’être un tissu de mensonge. Le prix du repas avec boisson s’élève à 10 e. En revanche, il n’est pas meilleur que le sacro saint Zaman du Kremlin qui pour sa part est beaucoup plus rustique et ne bénéficie pas de l’attrait de la Rue Oberkampf.
Sürpriz – 110 Rue Obekampf – 75011 Paros