Non, vous ne rêvez pas ! Le XIV ème arrondissement de Paris, coin complètement dépéri et affreusement foireux de la Capitale a droit de citer dans notre belle rubrique. Et c’est n’est pas vers Denfert Rochereau que vous trouverez cette belle merveille enfin ce qu’il en reste. Si Paris s’est embourgeoisé, si le XIII ème arrondissement n’est plus du tout ce bidonville qu’il était, le 14 dont nous vient PLK (excusez du peu) reste un … ghetto pour famille genre petits bourgeois. Ce qui sauve l’arrondissement c’est peut être cette conscience gauchiste qu’incarnait un certain Stéphane Hessel (dans le coin) et qui aujourd’hui survit (enfin presque) sous les traits saillant d’un Hamon qui lui aussi a squatté le quartier un temps. En réalité tout ce qui reste de Georges Brassens ici c’est une station de Tramway, un beau parc (Montsouris) et bien sûr quelques restaurants cool. Si vous voulez faire des soirées, il faudra vous déplacer jusqu’au Consulat qui ferme bientôt. Et pour le côté génialissime, c’est du côté de Port Royal que vous devez vous déplacer pour aller voir “Les Grands Voisins” coin un peu rustique mais férocement novateur quoique un peu “gaucho de base” (financé par la Mairie, nldr : Non ils ne font pas que des travaux sur la chaussée et Paris Plage).
Entre un Mac Donald’s, un Subway, un Burger King, une Eglise (le mont de piété bourgeois du coin) pas loin d’un Comptoir D’Alésia ouvert toute la nuit (pratique), il y a le Verre Siffleur. Le Patron que l’on citera pas mais qui squatte son café de temps en temps (rare pour un mec qui a un café) s’est inspiré du Café des Anges à Bastille, les grands esprits se rencontrent. Tout d’abord dans le choix du personnel. C’est important quand on sait que les Parisiens n’ont pas une réputation facile. A vrai dire, la dernière fois que je suis allé chez un commerçant pour lui acheter une denrée alimentaire, j’ai eu l’impression qu’il me rendait service en me la vendant. Donc le personnel vient des 4 coins du monde. Quand on trouve un membre français on lui demande tout de suite de quelle région il vient car il s’agit d’une exception. Mais en ce moment au Verre Siffleur, la Biélorussie a le vent en poupe après une vague période Scandinave. Le Patron a ses périodes un peu comme Pablo Picasso. Donc ce côté un peu cosmopolite, et très détendu (moins qu’au Café des Anges, on est dans le 14 ème quand même) déteint un peu avec le côté “Brasserie en costard qui vent des saucisses frites”, et également avec le café “je suis branché à tout prix” qui ressemble à un garage berlinois.
En ce qui concerne la carte, les plats sont excellent et pas très onéreux. Il faut compter pour un verre de vin et un plat environ 18 euros en moyenne par personne ce qui reste relativement raisonnable vue la qualité des plats. Pour les entrées le Tartare de Saumon est magnifique, pour les plats, ma hantise de la viande n’aidant pas, tout ce que je peux vous dire c’est que mes amis ont apprécié. Vous trouverez la carte ici.
Au niveau des boissons, il y a un hic. La cave à vins est géniale. En revanche, il y a 4 bières dégueulasses qui se battent en duel, de la limonade amère et rien de plus. La terrasse est sympathique et discrète. La première partie est sur la Rue d’Alésia, la seconde vraiment caché. Pour ceux qui n’aiment pas se donner en spectacle c’est excellent. Enfin, le peuple du Verre Siffleur assez hétéroclite entre les habitués plutôt sympas, des gens de passages assez cool et les têtes de con qui existent partout (même dans notre rédaction). Vous n’êtes pas obliger de parler à tout le monde, c’est pas un restaurant bingo. Mais c’est une bonne chose d’avoir amené un peu de chaleur dans un arrondissement plus froid qu’un quartier résidentiel à Amsterdam.
LE VERRE SIFFLEUR
- 01 40 47 08 34
- 73 Rue Alésia, 75014 Paris
Ouvert tous les jours de la semaine de 08h à 02h.