Tout commence pourtant à merveille. Un jeune couple chercher à acquérir son premier bien immobilier. Comme le centre ville est hors de prix, Tom et Gemma entrent dans une agence immobilière un peu étrange et acceptent de visiter un lotissement.
Après être rentrés dans ce lotissement qui existe en une infinité d’exemplaires, ils n’en sortiront plus. Un bébé leur est livré. C’est ici que commence l’enfer du quotidien dans ce lieu où tout est fongible, et rien n’a de goût.
Le metteur en scène, Lorcan Finnegan, a expliqué en Interview qu’il s’était inspiré d’une œuvre de Magritte pour créer visuellement cet univers complètement aseptisé. Le pavillon dans lequel sont enfermé Tom et Gemma représentent “le conformisme” dans son plus grand absolu. Une vie de rêve à l’écart de la ville pour élever un enfant : c’est la destination de nos sociétés, notre “europeean way of life“. Tout est fourni à Tom et Gemma, nourriture, confort de base, et pourtant le couple se meurt petit à petit sous la tyrannie de ce rejeton un peu alien qui leur est envoyé par carton.
Alors que la plupart des gouvernements européens ont justement réduit leurs citoyens à cette vie “primaire“, on est en droit de se poser quelques questions avec Lorcan Finnegan. A la fin du film, le couple raconte sa première rencontre. Elle est faite d’enivrement, d’erreur, de joies, de tristesses. Mais c’est peut être aussi la définition de la vie ?
En limitant nos capacités à celle de reproducteurs – consommateurs, nous rentrons peut être une nouvelle fois dans l’ère animale. Une bestialité bien humaine cependant. Et ce film sorti en 2019, prouve une fois encore, que l’art, et la vie sociale ne sont peut être pas des besoins si secondaires que ça.
Le cinéma européen trouve quelques fois beaucoup plus de panache dans le cinéma de genre. Ici la science fiction comme dans un certain Black Mirror ravive un débat si actuel.
