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“Paris est à nous” : Qui préfère le rêve à la réalité ?

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“Paris est à Nous” raconte l’histoire de Greg et d‘Anna qui a des faux airs d’Emma Watson. Au delà de la réflexion métaphysique sur notre emprise sur le réalité et la force des rêves, le film autoproduit par un collectif est également le plus beau miroir d’une jeunesse parisienne pris entre tous les feux qui a décidé de rêver pour oublier un réel de plus en plus agressif.

Au commencement, il y a un collectif : Elisabeth Vogler. Une bande de Millenials parisiens lance une campagne de crowfunding pour réaliser un film sur la jeunesse parisienne avec la capitale en toile de fond. Pendant plus de 3 ans, entre les vents et les marées qu’a connu la ville française, décor laconique d’un Paris, terreau de tous les extrémismes, les caméras de Vogler suivent l’histoire d’un couple amoureux.

Le crowfunding est un véritable succès. Au lieu de récolter 10 000 euros, les jeunes obtiennent plus de 92 000 euros. “Paris est à nous” sera diffusé sur Netflix sans prémontage (censure). Le film est un moment extraordinaire où la jeunesse se réapproprie une réalité qui lui a totalement échappé.

Premier débat. Depuis sa sortie, le film ne plaît pas à tout le monde. Pourquoi ? Certains analystes ou une partie du public, lui préféreront sans doute des longs métrages qui dépeignent une génération Y un peu comme celle qui l’a précédée en vecteur d’une pensée complètement nihiliste (“Les lois de l’attraction”, “Kids”, “Kaboom”). Mais Elisabeth Vogler a préféré mettre en lumière deux aspects qui ressortent de l’ensemble.

En premier lieu, Noémie Shmidt exprime une idée au début du film. Elle précise à son amant que quelques fois lorsqu’elle était enfant elle imaginait que le monde vivait que par elle. Que lorsqu’elle fermait les yeux pour dormir, le monde dormait avec elle. Que finalement, elle était le personnage principal d’un film dans lequel nous étions tous des acteurs pour le meilleur et pour le pire. Et cette idée se déploie devant nos yeux pendant près d’une heure et demi avec “Paris est à nous”.

Il y a autre chose, le film est une forme de néo-romantisme (courant littéraire) à ce stade. Le paysage urbain interagit avec les personnages principaux comme si leur histoire était à la base d’une grand spectacle animée par une ville qui n’existe tout simplement pas ailleurs que dans le rêve d’Anna et de Greg.

“Pray For Paris”. Depuis trois ans, Paris a été victime de beaucoup de mouvements “historiques”. Si “Paris est à nous” représente mieux que n’importe quelle film cette génération Y, c’est seulement parce qu’elle pose comme principe fondamental le fait que le rêve est plus puissant que la réalité. La bande son réalisé par Laurent Garnier appuie cet aspect.

Au niveau de la forme, le film est une ballade mélancolique autour des deux personnages car du début à la fin c’est un voyage dans l’esprit et le corps d’une génération qui préfère s’enfoncer dans une autre réalité. Il y a du David Lynch chez Elisabeth Vogler.

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