Jusqu’au début des années 00′, la musique urbaine était plus gangsta et la musique Afro était plutôt Magic System. Le groupe a popularisé une certaine vision de l’Afro en France avec des titres comme “Gaou à Paris” ou “Bouger”. Mais l’Afro image restait véritablement folklorique. Poussée par la génération des Afro descendants français, l’Afro s’est métissée avec le Rap pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Et la bande originale de Black Snake meilleure même que certaines compilations de Rap est là pour nous le rappeler.
Thomas Ngijol ne rate jamais son coup pour pasticher les siens. Avec son long métrage “Fast Life”, il avait carrément pastiché le monde du Sport et du Rap avec ses pires caricatures que les rappeurs prennent un malin plaisir à véhiculer.
Huée par la critique à l’époque, le film avait recueilli quelques entrées. Cette fois-ci, le comique, acteur, réalisateur français s’attaque aux doux monde des DC Comics avec la sortie de Black Snake. Le film sortira dans les salles le 20 février. La bande originale entre Afro, Electro et Rap est d’une pureté extraordinaire.
Le métissage est le meilleur moyen de définir cette oeuvre de bande originale. L’album commence surtout sur un petit Rap à l’ancienne du père Oxmo Puccino loin de la variété qui le voit chanter “Les ports d’Amsterdam”. Depuis son “Pucc Fiction”, l’interprète du fabuleux “Soleil du Nord” prouve à chacune de ses notes que le Rap français est “la Chanson française”.
Puis un peu plus loin, un titre un peu plus tard chanté par Tshegue. Amis Babtous gardez votre calme, les titres français reviennent. Il faut cependant louer ce titre complètement tribal au niveau de sa rythmique qui vient casser le plan plan rap avant le solo de Dinos sur “Parle Moi” qui vient taper le deuxième volet d‘Helsinky dans la bande originale. Les problèmes de coeur du rappeur sont pas prêts de cicatriser. A la différence de son premier chagrin de love sur “Helsinky”, les pianos et les violons sont remplacés par des notes moins froides et moins fatalistes.
Un petit MHD un peu plus loin dans la grande tradition du rappeur du XIX ème arrondissement. L’inventeur de l‘Afro Trap passe en mode Afro Beat. Puis pour finir un superbe égotrip d’Orelsan qui rappelle ses premiers moments un titre sans voix de Stromae que l’on attendait partout sauf derrière l’instrumental.
Les titres électroniques servent de tradition dans cette salade extraordinaire servie pour le film de Ngijol.