Pour beaucoup, les années 90′ c’est l’âge d’or du Rap français. En réalité, au niveau commercial, le rap se vend beaucoup mieux aujourd’hui qu’il ne se vendait hier. En revanche, même si le mouvement est né dans le bronx, le Rap français qui s’est approprié certains codes du rap américain a développé une spécificité à ses débuts. Depuis Ärsenik, le Secteur Ä en général, IAM, NTM, ATK, NAP, ou la Mafia K1 Fry, le rap français s’est développé complètement rebelle. Contestataire comme le rap américain de NWA ou de Public Enemy, le rap français des années 90′ est aussi porté sur les lyrics. Les spécificités de la langue française pousse les fondateurs à devenir de véritables virtuoses de la plume : “Je me saoule de musique avant de sauter de colline en colline” (Shurik’n).
Lino rappellera l’essence du rap de cette époque dans une punchline devenue légendaire : “Qui prétend faire du rap sans prendre position ?“. Contrairement aux idées reçues, le rap ne commence par un message. Les premiers MCs ancêtres des rappeurs étaient chargés d’animer les DJ Set de Kool Herc et des autres DJ. Le mouvement hip hop commence avec le DJ Set. Le message dans le rap s’est imposé par la force des circonstances. Le Hip Hop est né dans la soirée du Bronx. L’état de la périphérie new yorkaise est tout simplement catastrophique. Et le rap issu des milieux défavorisés s’est vu imposer le devoir de devenir quelque part le témoignage de la minorité face au cri assourdissant de la majorité hurlante.
Le Rap conscient est né en 2002 avec Kery James sur l’album “Si C’était à refaire“. Mais les premiers rappeurs, lyricist de grand génie, portent avec eux la rébellion de leur milieu. Voici dix titres qui représentent les années 90′ en France.
