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L’Interview de Mann aka Manuel Stievenart : L’homme qui immortalisait les légendes urbaines !

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1 – Qu’est-ce qui t’a poussé vers le graphisme ?
Depuis toujours, l’art a fait partie de ma vie. Enfant, je touchais déjà à tout ce qui me tombait sous la main : peinture traditionnelle, dessin, sculpture, et même musique. Étant aussi passionné d’informatique et de nouvelles technologies, ce chemin artistique m’a naturellement conduit au graphisme, notamment avec l’évolution du numérique. Il y a 15 ans, j’ai suivi une formation à Bruxelles qui m’a ouvert les portes de la création numérique. C’est là que j’ai commencé à explorer le potentiel de ce médium, en imprimant mes premiers projets sur toile avant de passer au plexiglas, ce qui a marqué un tournant décisif dans ma carrière artistique. Je tiens aussi à mettre en avant un artiste de ma région qui a cru en moi dès le début. Il réalise des sculptures et gère plusieurs galeries d’art. Je me suis beaucoup inspiré de son parcours et de ses conseils, de vie d’abord et d’art ensuite.

2 – Est-ce que ta rencontre avec Joey Starr a constitué un catalyseur ?
Absolument. Mon premier tableau qui a réellement attiré l’attention était celui de Joey Starr. Et de fil en aiguille, il a fini par être exposé lors de l’exposition dédiée à Joey, à la galerie ARTCUBE à Paris, organisée par une personne qui a cru en mon travail, “L’homme de l’ombre” pour ne pas le citer, avec qui je partage encore souvent mes nouvelles créations. Joey Starr a partagé mon travail sur ses réseaux sociaux, ce qui a vraiment propulsé ma visibilité. Cette rencontre a été un vrai déclencheur pour moi. S’en sont suivies les mises en lumière de mes tableaux par Soprano, Béatrice Dalle, Vald, Seth Gueko

3 – Comment as-tu réagi à cette rencontre ?
C’était un mélange d’excitation et de reconnaissance. Voir mon travail exposé et partagé par un artiste que j’admire et que j’écoute depuis que je suis ado, les écouteurs dans les oreilles tout les matins avant d’aller en cours était à la fois gratifiant et surréaliste. Cela m’a donné confiance en mon art et m’a poussé à aller encore plus loin dans mes créations.

4 – Seth Gueko t’a aussi choisi pour la cover de son projet, comment cette connexion s’est faite ?
La connexion avec Seth Gueko s’est faite naturellement. Nous avons échangé sur Instagram, je lui ai simplement envoyé ma création. Il a souhaité faire quelques modifications. Après un tableau parfaitement finalisé pour lui et pour moi, il m’a proposé d’en faire la cover de son prochain titre “Le Marginal”. J’ai eu des étoiles dans les yeux ! J’écoute cet artiste depuis “Patate de Forain” en 2015. À cette époque, je n’aurais jamais imaginé pouvoir faire un jour une collaboration artistique ensemble. Comme quoi, quand on vous dit de ne jamais lâcher vos objectifs et vos rêves ! C’est tout simplement vrai !

5 – Est-ce que tu penses que l’art numérique est méprisé aujourd’hui ?
Il l’a été, surtout au début. Quand j’ai commencé à exposer mes œuvres imprimées il y a plus de dix ans, cela déplaisait à beaucoup de peintres traditionnels. Ils voyaient le numérique comme une menace, surtout quand je réalisais des ventes et eux non. Mais aujourd’hui, les mentalités évoluent, et le numérique prend de plus en plus de place dans l’art. Puis-je te confier que j’ai secrètement un objectif un peu fou ? Celui de créer un jour potentiellement un nouveau mouvement, le “Numérisme”, qui donnerait à l’art numérique la reconnaissance qu’il mérite.

6 – Qui sont les artistes qui ont partagé ton œuvre ?
Outre Joey Starr, des artistes comme Béatrice Dalle, VALD, Brav, Stomy Bugsy, Vaï, Lady Gaga, et même l’humoriste Jérémy Ferrari. Aussi, des légendes comme Soprano ou Kool Shen ont partagé ou collaboré avec moi sur mes œuvres. Chaque rencontre est une nouvelle aventure, et je suis honoré que des personnalités aussi diverses et talentueuses apprécient mon travail.

7 – Dans ton cas, Internet est-il une chance de se faire connaître ou le meilleur moyen d’être noyé dans la masse ?
Internet est à la fois une bénédiction et un défi. C’est grâce à Internet que mon travail a atteint un public beaucoup plus large, mais c’est aussi un espace saturé où il peut être difficile de se démarquer. Il faut savoir l’utiliser intelligemment pour capter l’attention tout en restant fidèle à son art. Je pense que ma façon d’être simple, honnête et tout simplement passionné dans mon art rassure les artistes.

8 – Quel est ton rêve de collaboration ?
J’ai encore beaucoup de rêves de collaboration. Récemment, j’ai réalisé la couverture d’un roman d’un écrivain français encore trop méconnu que j’adore et avec qui je suis devenu ami. J’aime la littérature “Rock” et même “borderline”. Certains écrivains sont dingues et j’adore ça ! Peut-être que je créerai de futures couvertures de romans dans un futur proche. J’aimerais aussi pousser encore plus loin l’immersion dans l’univers de mes sujets pour créer des œuvres toujours plus intenses et authentiques. Sinon, j’adorerais entrer en contact avec Disiz et Damso ! Et en ressortir deux œuvres majestueuses ! C’est sur ma liste d’objectifs, comme de créer prochainement des œuvres géantes en guise de décoration et de messages dans des environnements urbains, que tout le monde puisse voir une de mes œuvres créée à ma manière, sur un support et une technique différente qu’une fresque peinte sur le mur d’une ville.

9 – As-tu déjà eu une visée plus politique dans tes portraits ?
Mes œuvres sont avant tout une expression artistique personnelle, mais je ne ferme pas la porte à des dimensions politiques. Je pense que chaque portrait peut avoir plusieurs niveaux de lecture, et si certaines œuvres peuvent provoquer une réflexion politique, alors tant mieux. Cependant, ce n’est pas ma visée principale.

10 – Comment définis-tu ton style ? Est-ce du Pop art ?
Mon style est difficile à enfermer dans une seule étiquette. On pourrait dire qu’il y a des éléments de Pop art. Étant aussi fasciné par Andy Warhol, c’est une étiquette d’honneur pour moi, surtout dans l’usage des couleurs vives et des sujets célèbres. Mais je dirais que c’est plutôt une fusion de plusieurs influences, avec une touche personnelle qui vient de mon immersion totale dans l’univers de chaque sujet. Mon but est de créer quelque chose d’unique, qui transcende les portraits traditionnels. J’ai comme une sorte de “rituel” quand je réalise le portrait d’un artiste que j’aime. Je me plonge durant plusieurs semaines dans l’univers de l’artiste, je regarde un max de docu, de concerts, d’interviews sur celui-ci, et j’écoute bien sûr ses musiques dès le matin ! On m’a parfois fait remarquer que mon immersion dans l’univers d’une personnalité ressemble à l’immersion d’un acteur qui s’immerge dans le personnage qu’il incarnera au cinéma.

 

 

 

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