Home HOT L’affaire du “Nutella” Algérien enflamme les réseaux sociaux !

L’affaire du “Nutella” Algérien enflamme les réseaux sociaux !

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Depuis quelques jours, El Mordjene fait débat. Cette “pâte aux marrons à tartiner” ou “Nutella algérien”, produite en Algérie, a fait un carton en France après sa commercialisation. De nombreux influenceurs ont propulsé cette marque, ravivant la fierté algérienne. Elle vient d’être interdite sur le territoire de l’Union Européenne, car Bruxelles a déterré une règle selon laquelle l’Algérie n’est pas autorisée à vendre des “produits laitiers” sur le territoire de l’Union Européenne.

Le Nutella algérien : une interdiction opportune ?

L’affaire débute lorsque le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, annonce que “la dernière cargaison de la pâte El Mordjene n’a pas été autorisée à être déchargée en Europe”. On apprend que la célèbre pâte à tartiner est bloquée au port de Marseille.

Pour justifier son interdiction, Bruxelles s’appuie sur « l’article 20, troisième alinéa, du règlement n°2202/2292 de l’Union européenne », qui interdit aux Algériens d’importer des produits contenant des produits laitiers en Europe pour des raisons sanitaires. Il est également probable que les craintes liées à la marque “Nutella”, produite par les Italiens de Ferrero, expliquent pourquoi El Mordjene a fait l’objet d’une attention administrative tatillonne à Bruxelles.

Les réseaux s’enflamment pour dénoncer une interdiction tactique et opportune :

@syadel30

vous avez le seum de l’Algérie, TAHIA DJAZAIR, l’Algérie ne cessera de tous vous surprendre vous verrez 👏🏽🇩🇿🇩🇿🇩🇿

♬ son original – ADEL 👑

Les humoristes réagissent aussi à la question :

L’imbroglio administratif : une méthode de protectionnisme ordinaire !

La société Cebon, qui commercialise le produit depuis 1997, n’a pas réagi. Du côté algérien, on dénonce une décision visant à protéger les produits européens : “Lorsque notre produit a commencé à gagner en popularité et à représenter une concurrence sérieuse pour des marques locales, telles que Nutella, ils ont immédiatement réagi en imposant de nouvelles normes et des tests plus stricts”, dénonce M. Zebdi.

M. Zebdi n’a pas tort en ce qui concerne le “cynisme” de la décision européenne. Cependant, ce genre d’actes administratifs de protectionnisme est légion partout dans le monde. L’exemple le plus connu est celui du fromage français. La Mimolette et le Roquefort : ces fromages français semblent être la terreur des Américains depuis quelques mois. Selon eux, « composé d’une substance dégoûtante, putride ou décomposée », cette “nourriture inadaptée” n’est plus la bienvenue et ne passe plus la douane. Idem avec le Roquefort.

Autre exemple : l’œuf Kinder italien est justement interdit au Danemark pour des raisons “sanitaires”.

Dans une tribune au journal Le Monde, le chercheur Ali Laïdi dénonce une révolution dans le domaine du protectionnisme. Dans les années précédentes, la principale technique des États flirtant avec le protectionnisme a toujours été d’augmenter les droits de douane. Ce protectionnisme affiché est révolu, désormais on assiste partout dans le monde à un protectionnisme insidieux :

“Puis du côté des États qui, certes, résistent à la tentation d’augmenter significativement leurs tarifs douaniers, mais n’hésitent plus à contrer leurs concurrents qui se livrent au dumping ou appliquent des mesures non tarifaires : taux de change, teneurs en éléments locaux, normes sociales et environnementales… Les crises suivantes – Brexit, élection de Donald Trump, Covid-19 et guerre en Ukraine – radicalisent cette tendance.”

Dans la plupart des pays occidentaux, depuis l’Amérique de Trump et Biden jusqu’à la France de Montebourg et de Marine Le Pen, la tentation protectionniste est de plus en plus grande face à la percée de certaines industries en Asie. En France, à gauche comme à droite, on désespère devant le trou de notre balance commerciale. Les normes sanitaires et environnementales servent de base à un nouveau patriotisme industriel.

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