Le Mc New Yorkais a sorti début août un nouvel album sombre et tonitruant, décrivant avec noirceur la rue et le drug game qui en découle. Dès le titre, on en comprend la couleur, qu’on peut traduire par le loup du Wall Street noir, une référence au haut lieu de la bourse mais cette fois ci dirigée à l’économie parallèle.
Dans le clip, on le voit creuser une tombe au milieu de nulle part, est-elle pour enterrer la concurrence ou afin d’éliminer un cadavre qui doit disparaître ?
Un flow dark et énergique posé sur des instrus traps, Sha Hef dépeint un environnement aussi dangereux qu’un coupe gorge. Il n’y a pas de glorification à ce mode de vie mais une description précise d’être un produit de la rue et d’embrasser ses codes pour y survivre.
Une écriture imagée et à double sens
« I came up from extorsion, black mails » traduit par « je viens des extorsions, des chantages » dans le morceau Active. Une référence à la criminalité organisée auquel Hef fait si souvent allusion, notamment dans une de ses mixtapes intitulée « Mafioso psalms ».
Le Mc apprécie notamment le basket ball puisqu’il décrit dans une punchline « Je bouge comme James Harden avec le rock ». Un double sens car en anglais, le rock est soit la balle de basket ou alors le caillou de crack qu’on donne à un toxico.
“Raised by the streets I’m the son of none”
La plupart des morceaux ont des instrumentales traps et nerveuses, mais certains dégagent un entêtement addictif comme 4th & 1. On comprend au mieux le personnage et son caractère préférant son authenticité et sa fierté à l’argent et la gloire. « I’d rather be hungry than break the bread with the mice » voulant dire « Je préfère avoir faim que manger avec des souris ».
Les instrus de Penitentiary chances ou Lost & Found contiennent des voix féminines envoûtantes contrastant avec le flow âpre de Hunnit Round Hef. Une ambiance déjà produite sur « Shootouts » venant de son projet précédent “PSA“.
Si qu’un seul morceau du dernier album a été clipper pour l’instant, l’atmosphère de ses derniers clips est déjà bien présente comme celle de « Korner Hot » ou dans « No choice ». Des morceaux qui décrivent le traffic et les spots de deals qu’il faut vaillamment garder et alimenter.
Un univers visuel maîtrisé avec une bonne mise en scène où il n’y a pas forcément d’arme montrée ni de violence gratuite. Il suffit de voir le décor planté, un réalisme qui donne une impression crédible de ce qu’est vraiment la street.
Sha Hef garde sa formule avec un troisième projet en seulement 8 mois ! Les avertis du rap underground ne pourrons être déçus avec des pépites loin du radar mainstream. L’intégralité des titres se retrouvent sur Spotify ou certains morceaux sont postés sur Youtube.
Baptiste Le Guay