Leto signe un retour percutant avec « Réédition avant album », un projet au titre explicite qui marque une véritable reconnection à ses racines artistiques.
Après avoir pris des risques avec « Life », un projet plus accessible et expérimental, l’artiste signé chez REC 118 revient à l’essence de son rap. Il renoue ici avec le ter-ter qui l’a façonné, celui de ses débuts rugueux avec PSO Thug. Ses premiers freestyles, enregistrés à l’adolescence, témoignent déjà d’une authenticité brute et d’un amour profond pour la rue.
Mais le parcours de Leto n’a jamais été un long fleuve tranquille. Malgré sa signature en maison de disque, les galères ont persisté : il évoque notamment l’arrivée des huissiers après « Trap$tar 1 » et « Trap$tar 2 ». Cette épreuve, loin de l’abattre, l’a poussé à se dépasser. Inspiré par « L’art de la faim » cher à Paul Auster, il a atteint un nouveau sommet avec « Trap$tar 3 », une revanche sur la vie autant que sur l’industrie musicale. Et avec cette réédition de « Life », Leto prouve qu’il n’a jamais quitté la rue, ni son instinct artistique.
Il propose pour l’occasion un double clip qui met en lumière les deux versants de sa personnalité : l’énergie brute de « Bédo du matin » et la mélancolie amoureuse de « Goût amer ».
- Leto revient sur le ter-ter avec la réédition de « Life » !
Les instrumentales des deux morceaux sont signées Raed et Scvrla, deux producteurs de talent liés au label Winterfel Music. Présents depuis les débuts de Leto, ils forment un duo redoutable dont la patte sonore est reconnaissable entre mille.
Sur « Bédo du matin », le rythme est effréné, porté par un BPM soutenu et un sample incisif. À l’inverse, « Goût amer » offre une atmosphère plus feutrée et introspective. Ces deux ambiances trouvent leur reflet dans les clips : le premier rend hommage à la Porte de Saint-Ouen, quartier d’enfance de Leto, tandis que le second évoque son quotidien plus apaisé, entre succès et désillusions.
Dans « Bédo du matin », Leto dépeint la dureté de la rue avec des mots tranchants :
« Il s’est fait piétiner, té-ma, il dort / Fais pas semblant, on sait que t’as peur du dehors. »
À l’inverse, « Goût amer » explore une facette plus vulnérable, entre amour et trahison :
« Elle me dit qu’j’ai du flow, je lui dis qu’elle est belle (Life) / J’fume un gros joint d’frappe, j’pense à ces putains d’traitres. »
Le clip de « Bédo du matin » est réalisé par Pouchka Visual, qui met en scène le rappeur dans un décor urbain, brut et sans fard. Le réalisateur s’est déjà illustré aux côtés de Gambino la MG avec « Mamy » et « Tana ».
Le second clip, « Goût amer », est signé NoColor Film. Tourné dans un pavillon cossu, il met en lumière la nouvelle réalité de Leto. L’équipe de NoColor, fidèle à l’artiste, est également à l’origine des visuels de « Mozart Capitaine Jackson (Épisode 4) » et « Sentiment billet de 100 ».