Tuesday, November 18, 2025

Hamza évoque le nouveau monde avec Yesterday

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary
Hamza est un rappeur qui traverse les époques comme un peintre change de palette, un peu à la manière de Picasso. Entre la cloud planante de 1994, la drill énergique de 140 BPM 2 et les morceaux plus chill — comme ce featuring avec Christine and the Queens et Oxmo Puccino sur un remix de la B.O. de Eternal Sunshine of the Spotless Mind — l’artiste belge prouve qu’il sait se réinventer sans jamais se trahir.

En juin, Hamza revient avec Mania, un projet dense et versatile où l’on retrouve des featurings de choix : Werenoi, Bayron Messia et Rema. En première semaine, le disque enregistre un peu plus de 25 000 ventes, un score honorable mais légèrement en retrait par rapport à Sincèrement, son précédent album, qui avait culminé à près de 40 000 exemplaires. Qu’importe les chiffres : Hamza continue d’imposer sa vision, son élégance et sa signature sonore inimitable.

Toujours en quête de nouvelles textures, Hamza explore sur Mania des univers à la fois sensuels et mélancoliques. Le morceau Yesterday, clin d’œil assumé au titre culte des Beatles, évoque la nostalgie d’un monde qui change, mais aussi la capacité à s’y adapter. Entre introspection et clairvoyance, Hamza y dévoile un pan plus contemplatif de son art.

Hamza évoque le nouveau monde avec Yesterday

La production de Yesterday est signée Ponko, compagnon de route historique de Hamza. Le beatmaker, déjà derrière le vaporeux Life sur le premier album du rappeur, s’est également illustré auprès de Damso en produisant Passion et Perplexe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est aussi à l’origine de BXL Zoo, la connexion puissante entre les deux artistes bruxellois.

Le morceau se distingue par une rythmique ciselée et des sonorités résolument US, portées par un sample de piano obsédant qui tourne en boucle et crée une atmosphère singulière. Hamza y dépeint un monde où la dureté du quotidien se mêle à la désillusion :

« Les filles dans mon ghetto n’ont même plus d’cœur, yeah
Elle cuisine la dope d’vant la p’tite qui pleure, yeah »

ou encore :

« Des p’tits frères ont grandi, c’est devenu des bandits (des bandits)
Compter les billets, recompter les baddies
En bande organisée comme Illuminati (yeah) »

Le visuel, entièrement en noir et blanc, est signé Hugo Bembi et Sacha Naceri. Le duo, déjà à l’origine de Réel (avec Zed) et de Nobu, cultive un goût prononcé pour les esthétiques monochromes. Une direction artistique qui sublime la mélancolie du titre et renforce la cohérence visuelle de l’univers de Hamza.

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