A l’écoute du dernier projet de Kiara Jones, on est transporté dans un monde sans confinement, et c’est déjà beaucoup. Oubliez les lourdes basses traumatisantes de la Drill Musique qui a le vent en poupe, Kiara Jones ne suit pas les tendances. Sinon elle serait en train de chantonner un air de R’n’B en pleurant un amour qu’elle a trop vite perdu. Dans le style, la chanteuse qui fait ce qui lui plait est plutôt indie Pop ou Néo Soul, au niveau des thématiques, elle ne fait pas de rap conscient mais verse dans l’impertinence amoureuse. L’amour est enfant de bohème nous dira t-on.
La plus belle réussite du petit EP “Black Garden” pour Kiara c’est de réussir à définir et à imposer un univers à part. Comme une île perdu au milieu du vacarme des artistes qui hurlent, la musicienne prospère singulière, calme et douce. Miss Jones chante dans la langue de Shakespeare. Elle admet en Interview qu’elle s’est beaucoup inspirée de la musique américaine. Mais on ne va pas se le cacher non plus, la langue française ne se prête pas facilement au style de musique de la chanteuse. Si le rock a perdu ses couilles il y a bien longtemps, le rock n’a jamais parlé français, la pop non plus. Ce serait comparable de lancer un Brel anglais, ou un Brassens américain. Chacun porte sa croix.
Naviguant entre les différents styles, la chanteuse rend un opus efficace, une carte de visite avant peut être de rendre un projet plus complet. La langue, le format est parfait pour découvrir l’étendue du répertoire d’une chanteuse qui s’enfonce dans les sentiers battus d’une musique devenue industrie.