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Anne Hidalgo retourne Paris dans tous les sens en ce moment. Des travaux par ci et par là, pour ajouter quelques pistes cyclables, et deux ou trois feux rouges histoire de faire gueuler Taxi râleurs et Uber esclave de l’hyperactivité. Mais il y a pire que le cauchemar de l’automobiliste ! L’argent a fait plus de mal à Paris que la Maire elle même. Reléguant la diversité aux porte de Paris ou au Nord, elle a transformé des quartiers cosmopolites et accueillants comme Bastille ou le Marais en ghettos pour bobocrates auto suffisants. Certains quartiers résistent encore comme Belleville.
Belleville est le carrefour des civilisations. Investis par les communautés asiatiques, maghrébines, et gauchistes, le quartier respire l’air d’une liberté retrouvée. En face de “Culture Rapide”, un bar anarchiste où des postulants poètes viennent déverser quelques rimes de temps à autres prend place le “Combat”. L’opposition entre le “Culture Rapide” et le “Combat” illustre à merveille ce monstre sacré à plusieurs têtes qu’est devenu Belleville.
Il n’y a rien de plus dégueulasse que le vin blanc du “Culture Rapide”, leurs cocktails se limitent aux grands classiques, Mojito et Whisky Coca, et le patron grand prince permet à ses visiteurs de ramener eux même leur nourriture. Le service chez “Culture Rapide” est sommaire presque inexistant. En revanche si ce self service n’est pas là pour servir du “saumon sur lit de caviar”, il abrite un temple légendaire.
Fêtards, artistes et lyricist s’y côtoient dans une ambiance particulièrement chaleureuse. Le tout sur l’une des plus grandes terrasses de Belleville avec vue sur des graffs à droite et une œuvre d’art au dessus du bar. Le “Culture Rapide” est une institution du Bar à la portée de n’importe quelle bourse. Des concours de slams sont régulièrement organisés dans le bar, et quelques fois le “Culture Rapide” donne la parole à des musiciens pour changer…
Entre les restaurants asiatiques, les quelques kebabs haut de gamme, et les bars de quartier, le “combat” fait office d’irrégularité à Belleville. Pourquoi ? Car le “Combat” met l’accent sur la qualité du service. Dès votre arrivée, comme dans tous les bars à cocktail sérieux, on vous déposera un verre d’eau sur la table. La carte est très bien entretenue et les cocktails originaux sont loin d’être déplaisants. Nul besoin de dresser une liste trop exhaustive le meilleur moyen de découvrir le “Combat” est d’y aller.
En revanche, il n’y pas de mépris ou de snobisme au “Combat”. Partenariat avec la fleuriste locale sans doute, le “Bar” est traversé par les lianes et les fleurs. Les trois barmans sont agréables et souriantes, loin d’être gnian gnian et désagréables. C’est un lieu hautement féministe qui porte le titre de ce combat. Convivial on pourrait le classer parmi les bars casual chic.
Le “Combat” en revanche n’est pas un défouloir pour alcooliques. Largués par sa meuf, par son mec, ou par sa vie, mieux vaut s’arrêter au dessus ou en dessous. . Il faudra se doter d’au moins 50 euros pour passer une soirée agréable en compagnie d’un pote ou autre dans ce lieu. C’est un parti pris, on mise sur la qualité et pas la quantité.
Face à face ces deux bars représentent le métissage d’un quartier multiface.
Culture Rapide :
103 Rue Julien Lacroix, 75020 Paris