Comme beaucoup, la perspective de revoir un nouvel épisode des aventures de Beetlejuice ne m’enchantait pas. Avec le premier épisode de la saga, Tim Burton a mis en place un univers entier. Avec “Edward aux mains d’argent”, “L’Étrange Noël de Monsieur Jack”, et “Beetlejuice”, le réalisateur ne se contente pas de juxtaposer des images ; il crée un univers et compose ses atmosphères comme sur un tableau de maître. Les sujets évoqués et les thèmes abordés sont loin d’être caricaturaux. Le maître du soft horreur, comme la plupart des metteurs en scène de “films de genre”, décrit aussi la société et ses aversions avec des méthodes empruntées à “Candide” de Voltaire. Comment mieux nous décrire qu’en passant par la fantaisie ?
Beetlejuice : Pari réussi pour Tim Burton !
Le premier “Beetlejuice” est né en 1988. Donner une suite à ce classique, plus de 20 ans plus tard, semble relever de l’opération commerciale ; indigne de la part d’un artiste comme Tim Burton, de convoquer Michael Keaton pour la deuxième fois. Encore une fois, une famille doit affronter les pitreries diaboliques de Beetlejuice en retournant dans la maison familiale. Dans le rôle de l’héroïne, on trouve Jenna Ortega, qui a incarné “Wednesday” sur Netflix. Le casting affiche aussi la participation de Monica Bellucci, plus méchante que jamais, dans le rôle de la femme de Beetlejuice.
C’est la première réussite du film : Tim Burton n’a rien perdu de son bagou. Il développe l’univers créé en 1988 avec beaucoup plus de moyens qu’auparavant. Même si l’on connaît les bases de l’univers de Beetlejuice, on est tout simplement transporté. La force de Tim Burton dans la mise en scène est l’immersion. Les acteurs triés sur le volet s’immiscent parfaitement dans cet univers d’horreur et de fantaisie. Les effets spéciaux, améliorés depuis 1988, permettent une immersion totale. Cependant, ce n’est pas une débauche d’effets ; le réalisateur les utilise intelligemment.
Cependant, certaines facilités ont peut-être été prises par le scénario. Le script compte une histoire principale et quelques histoires accessoires. Le pitch autour de la femme de Beetlejuice a peut-être été bâclé. Néanmoins, l’immersion totale dans un univers à la fois drôle et féérique ressort comme un très grand spectacle. Pari réussi pour Tim Burton.