Tuesday, September 30, 2025

Foundation : Isaac Asimov pimpé par Apple TV !

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Après Game of Thrones et ses nombreux successeurs, les grandes boîtes de production sont en quête d’une nouvelle saga ambitieuse à adapter pour le petit écran. Il y a bien sûr Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir, produit par Amazon, qui a parfois des airs de réchauffé avec un Sauron rajeuni. Il y a aussi Dune: Prophecy, centré sur les terribles Bene Gesserit (l’ancêtre des “chiennes de garde”, diront certains). Et voilà qu’Apple TV+ s’attaque avec précaution à l’œuvre pharaonique d’Isaac Asimov : la saga Foundation.

On dit que cette œuvre est l’un des livres préférés de Jean‑Luc Mélenchon… Pourquoi ? Parce qu’on y assiste à la chute inéluctable d’un empire galactique. Et parce qu’en face, une Fondation tente de préserver le futur de la civilisation à l’aide d’une science appelée psychohistoire, capable de prédire l’avenir à l’échelle des masses.

Foundation : l’espoir d’Apple TV+

Apple TV+ a mis les petits plats dans les grands pour adapter ce monument de la science-fiction. Bien que la plateforme reste moins puissante que HBO ou Netflix, elle multiplie les créations originales ambitieuses comme See, une série dystopique dans laquelle l’humanité est redevenue aveugle.

Pour la saison 1 de Foundation, Apple TV+ aurait investi plus de 45 millions de dollars. Le casting est solide : Jared Harris incarne Hari Seldon, Lee Pace joue l’Empereur, Lou Llobell et Leah Harvey prennent des rôles centraux, aux côtés de Laura Birn dans le rôle mémorable de Demerzel.

De la série au roman : simplification nécessaire ?

Depuis la fin des années 1990, avec des séries comme Oz ou The Wire de Tom Fontana et David Simon, le format série s’est professionnalisé. Ces productions ont su retrouver l’audace et la profondeur du cinéma indépendant américain, avant qu’Hollywood ne l’absorbe. Mais Game of Thrones a marqué un tournant : celui des superproductions de 60 minutes, à gros budgets et à fort potentiel commercial.

Apple TV+ tente clairement de créer sa propre superproduction, avec des moyens techniques et scénaristiques importants. Mais ce choix implique quelques compromis.

L’œuvre d’Isaac Asimov est froide, analytique, sans héros individuel, dominée par la logique implacable de l’Histoire. Chez Asimov, l’Histoire n’est pas faite par des individus mais par les masses. Il n’y a pas de figure messianique. Apple TV+ a donc fait le choix de romancer l’histoire : Hari Seldon, Gaal Dornick et l’Empereur deviennent des protagonistes centraux, presque immortels.

Comme Game of Thrones à partir de la saison 5, Foundation s’oriente vers un schéma plus classique avec des héros et des antagonistes, voire du manichéisme. C’est le propre des superproductions américaines, depuis Rambo jusqu’au Marvel Cinematic Universe : donner un visage au conflit, une figure à aimer ou à détester.

Une adaptation spectaculaire, malgré tout

Malgré cette simplification narrative, Foundation reste une série exigeante et ambitieuse. Les moyens investis permettent des effets spéciaux de haute volée, et l’univers de Asimov est transposé avec un soin visuel remarquable.

Comme toute grande œuvre de science-fiction, Foundation porte un regard critique sur notre propre société. Dans la série d’Apple TV+, l’Empire est dirigé par une dynastie génétique : un homme cloné à l’infini sous trois formes (Aube, Jour et Crépuscule). Ces personnages et cette mécanique politique n’existent pas dans les romans, mais apportent une richesse et une tension inédites à l’adaptation.

Foundation est actuellement la deuxième série la plus regardée sur Apple TV+, juste derrière Ted Lasso (selon plusieurs classements comme FlixPatrol et Reelgood en juillet 2025). Toutefois, on peut penser qu’Apple espérait un retentissement plus massif, au vu de l’investissement financier et symbolique.

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