Une rencontre inattendue avec la prostitution, un après midi de décembre avant que le confinement ne ravage les soirées parisiennes.
Une rencontre inattendue avec la prostitution dans un décor inattendu !
Les jeunes étaient tellement excités à l’idée de quitter leur 12 mètres carrés après le quarantaine qu’ils ont investi la rue improvisant des soirées pas organisées et projet X un peu partout. Dans ses rave party sauvages certains on perdu un bras arrachés au flash ball. Finalement notre époque c’est le talent inné d’allumer “une bougie au lance flamme“. Avec A. on était en PLS, après une grosse soirée, et on traînait au fond du XIV arrondissement de Paris autour du Pars Montsouris. Malgré les efforts des bobos environnants pour rendre le XIV sympa, l’arrondissement sera toujours résidentiel. C’est comme si il y manquant une âme. Le fantôme de George Brassens n’y changera absolument rien.
Nous étions attablé au fond d’une terrasse d’hiver pour pouvoir siroter un verre de vin, et surtout fumer à grande gorgée. Une jeune de fille, teenage, faisait des aller retours entre le bar et sa table. Elle commandait beaucoup d’alcool. Je ne sais plus vraiment qui a engagé la conversation. Mais elle avait besoin de parler, elle s’est mise à nous raconter sa vie. La fille en question est originaire de Bretagne. A Paris elle vend son corps sur le net. Une rencontre inattendue avec la prostitution
Une rencontre inattendue avec la prostitution : une solution de facilité ?
C’est loin du cliché traditionnel. Cette fille n’est pas issue d’une famille pauvre, mais veut vivre en toute indépendance. Cette autoentrepreneuse du sexe est plutôt bien habillée et elle ne traîne pas sur les boulevards. La femme nous dit qu’elle est très bien payée pour chaque passe en fonction de ce que le client lui réclame (quelques centaines d’euros). Ils viennent la chercher et passent la nuit avec elle. Pourquoi ? “Car je ne veux pas donner raison à mon père“. Avec les mauvais rapports qu’elle entretient avec son paternelle, elle refuse de lui donner raison, et de retourner à la maison. Cela peut paraître futile. Mais, la fierté n’est pas souvent de bons conseils. C’est pas qu’elle ne peut pas s’en sortir mais elle ne le veut pas. Elle a l’air propulsé par ses émotions, semble ultra sensible, on ne cherche pas à faire les héros. On la sent perdu mais on ne peut lui aider à trouver un chemin qu’elle doit tracer d’elle même.
En réalité, la prostitution à Paris englobe des réalité très différentes. Par exemple, autour de Belleville, les prostituées d’origine asiatiques sont souvent prises en otage par un réseau qui menace leur famille dans leur pays d’origine, et les tient en semi esclavage. On est loin du fantasme de la Maison close érigée en mythe par l’élite parisienne.
Mais Internet a développé un réseau d’autoentrepreneuse du sexe qui mène une vie dangereuse mais la mène volontairement. On l’a laissé avec son verre de vin au café au fond de Montsouris. Pendant ce temps, cette rencontre inattendue avec la prostitution a un peu changé notre regard sur des réalités tellement différentes qu’il est pratiquement impossible de généraliser.