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Lil Wayne I Tha Carter V : Le Blockbuster musical !

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Le cinquième volet de la série “Tha Carter” de Lil Wayne a été annoncé il y a cinq ans au moins.  Maintes fois retardé à cause des ennuis entre Birdman le patron de la maison mère CA$H Money et Weezy. On ne va pas épiloguer la dessus. Même si cette histoire sur “le fond” a beaucoup influencé “la forme”. En effet, “Tha Carter V” de Lil Wayne  est marqué au fer rouge. Il porte les stigmates de la lutte qu’a été la libération de Wayne par Birdman. Une affaire qui s’est terminée au tribunal et dans la street.

L’opus est tout entier dédicacé à Jacida Carter depuis la pochette jusqu’aux courtes interventions de cette dernière  en audio tout au long de l’album  Si la pochette des deux premières éditions de “Tha Carter” laissaient entrevoir un Lil Wayne adulte et triomphant, les troisième et quatrième éditions faisaient place à un Weezy enfant et tatoué. Peut être portait-il déjà les germes du succès ? Sur cette cinquième pochette, Jacida Carter tient la main de son fils sur la pochette. Peut être qu’en ces temps difficiles, l’appui maternel était indispensable pour le patron de Young Money qui a dû attendre une demi décennie pour que son album puisse enfin sortir des griffes de Birdman.  Ce n’est pas étonnant si la matriarche des Carter ouvre l’album avec un message très émouvant pour son fils où elle parle beaucoup de cet opus. Les rappeurs en général ont toujours eu une aversion pour leur mère, depuis Tupac et son “Dear Mama”, jusqu’au principal intéressé lui même qui a déversé une punchline pour sa maternelle dans le “Mirror” en featuring avec Bruno Mars.

“Tha Carter V” constituait fatalement l’album de la consécration pour le rappeur, autrement il serait devenu son tombeau. Après 10 ans d’absence, l’ex-favori de Birdman ne pouvait pas se permettre de débarquer avec un demi-opus. Première remarque, Lil Wayne est loin d’être uniquement “interprète” sur cet album. Tant du point de vue de la composition, que du point de vue des lyrics, le nom de Dwayne Carter apparaît partout. Le patron de Young Money n’a rien laissé au hasard. Mais lorsque l’on sait que Drake ou Nicki Minaj ont fait leurs premières dents dans l’écurie Young Money, est ce qu’on ne pouvait pas seulement s’y attendre ? Comme un Dr Dre qui a fait ses adieux au monde la musique avec “Compton” qui marque surtout le passage de témoin entre lui même et un certain Kendrick, Lil Wayne s’est beaucoup entouré. A la différence de Dre il intervient à chaque étape mais comme lui il s’est entouré des meilleurs producteurs et également des meilleurs artistes pour réaliser cet opus de feu qui renaît dans les flammes.

Après l’ouverture signée par sa mère, Dwayne Carter présente son featuring avec XXXTentacion sur une production instrumentale signée Z3n and Ben Billions sur le titre “Don’t Cry”. Un hommage et surtout l’illustration du génie de Carter qui s’insère sans trop de difficultés dans le style si spécifique du rappeur décédé cet été.  Même chose quelques morceaux plus loin lorsque le rappeur tape le featuring avec Travis Scott qui vient de sortir son album “Astroworld” sur le titre “Let It Fly”. Une composition générique qui balance entre le style de Drake et celui de Travis Scott bien sûr. A l’écoute des deux morceaux il est difficile de reconnaître Lil Wayne. Véritable caméléon…

Une spéciale dédicace au morceau composé par Swizz Beatz lui même producteur et rappeur avec un rythme si entraînant qu’il rivalise avec un gros son de ragga. Le morceau “UpRoar” est un monstre qui fera sans doute twerker et breaker pendant longtemps.  Les deux hommes ont déjà collaboré sur “Pistols on My Side” un morceau moins réussi mais tout aussi énergique. Quant au titre “Can’t Be Broken” il ravive le souvenir des morceaux old school de Lil Wayne. Petit voyage dans le temps pour ce titre qui porte la patte éternelle d’un rappeur “mainstream” qui n’a jamais trop servi de soap aux auditeurs.

Lil Wayne reste également l’homme qui a réussi à faire chanter Nicki Minaj. Sur le morceau “Dark Side of The Moon” (qui reprend le titre d’un album des Pink Floyd), beatmaké par Bloque and Jonah Christian, Nicki Minaj pose calmement dans une forme de ballade Hip-Hop sur fond de piano. Queen N aime à sa manière généralement et “Majesty” est loin de verser dans la mélodie généralement, sur son dernier album, elle le verbe tranchant le rap bien affûté. Le morceau qui suit avec Kendrick Lamar est beaucoup plus virulent. Et si Jay-Z choisit dans “Magna Carta … Holy Grail” de rendre hommage au maître espagnol dans “Picasso Baby” c’est sur un fond de Mona Lisa (Léonard de Vinci) que Kendrick et Lil racontent l’histoire d’une michto bien entreprenante. Good Vibe. La production instrumentale est signée ici du grand “Infamous”.

Les stars du R’n’B comme Ashanti se sont réunis autour du producteur phare de CA$H Money Mannie Fresh sur le morceau “Start This S**t Off Right” en fin d’album. Bangerz prévu de longue date mais qui paraît moins courageux que le reste de l’album même si la collaboration chimique entre les deux têtes d’affiche de CA$H Money restent au goût du jour. En revanche la collaboration paraît plus anecdotique que sur le morceau UpRoar en collaboration avec Swizz Beatz. Wayne fera également chanté sa fille de 19 ans Reginae Carter.

Il serait difficile de revenir sur l’ensemble de l’album. Mais “Tha Carter” est au sens propre comme au sens figuré “une super production musicale” moins fouillé qu’un “?” de XXXTentacion mais dans lequel chaque détail a été travaillé. Et pour les superproductions musicales ou cinématographiques, les américains sont doués. Ils visent juste.

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