L’affaire des fake streams agitent les plateformes de streaming ! Il y a plusieurs mois, de nombreux opérateurs d’un genre nouveau sont nés sur le marché de la musique. Ils promettaient monts et merveille à leurs clients : déverser des dizaines de milliers d’euros pour se classer dans le top des différents pays. Après plusieurs mois d’activité, la chute a été dure pour les artistes.
L’affaire des fake streams agitent les plateformes de streaming : les plateformes déjà au courant !
Il faut différencier les fake streams, des placements en playlist, qui fournissent de vrais résultats. Depuis le début de l’année 2022, la plupart des observateurs auront remarqué que plusieurs artistes inconnus accèdent sans difficulté au Top Spotify Belgique ou France sans par exemple être relayé par les médias traditionnels.
Les artistes indépendants ne sont pas les seuls selon certains rappeurs à user de ce genre de procédé. Et selon les rumeurs qui courent, il faut se classer dans les différents tops pendant une semaine avant d’intégrer une playlist éditoriale de Spotify ou Tidal, le saint grâle de la promotion pour un artiste.
Un artiste anonyme nous a contacté en mars dernier. Un opérateur peu scrupuleux lui avait proposé d’acheter des streams en échange de quelques dizaines de milliers d’euros. Selon cet artiste, l’opérateur lui promettait de récupérer ses gains sur les ventes en streaming. Après plusieurs mois d’attente, l’artiste en question contacte Spotify car son compte bancaire reste désespérément vide. La plateforme de téléchargement légal lui répond qu’ils savent très bien quelles méthodes il a employé pour entrer dans les Tops, et monter ses résultats de streaming. Ils laissent entendre qu’ils connaissent très bien “cette équipe“, et qu’il ne sera pas rémunéré.
Perdre des dizaines de milliers d’euros c’est un moindre mal. Certains artistes ont vu leur compte Spotify supprimer après l’intervention de ces marchands de rêves. L’affaire est de plus en plus alambiqué.
En 2023, un rapport du CNM étudie le phénomène : “Sur Deezer et Spotify, la fraude se situe à plus de 80% au niveau de la longue traine (en dessous du top 10 000)“. Les artistes indépendants sont donc les plus touchés. Mais sur l’ensemble, le phénomène reste cependant marginal :”il a été possible d’établir que la part de streams détectés comme frauduleux en France s’élève entre 1% et 3% en 2021 sur les plateformes de l’étude, ce qui au regard des chiffres marché, représente entre 1 et 3 milliards de streams détectés comme étant frauduleux.“
Les différents professionnels de la musique ont mis des dispositifs en place pour lutter contre ce système, mais les professionnels du piratage qui s’en prennent d’abord aux artistes indépendants sont difficilement identifiables sur le marché.