Youssoupha ouvre un nouveau chapitre de sa grande saga familiale avec l’album Polaroïd Experience, où il célèbre son amour pour ses enfants à travers des titres poignants :
« J’suis un père de famille, je suis le père de Malik /
Et puis maintenant, imagine que j’suis le père d’Imany. »
Le projet suivant, Neptune Terminus, pousse encore plus loin cette démarche intime, puisqu’il est entièrement dédié à son fils Malik. Père et fils apparaissent ensemble sur la couverture de l’album, Malik levant fièrement le poing, dans un geste symbolique rappelant celui de son père. Puis vient Mon Roi, une véritable lettre ouverte à son fils. À l’instar de Rudyard Kipling, maître de la poésie anglaise avec son célèbre Tu seras un homme, mon fils, Youssoupha partage des conseils puissants et empreints de sagesse :
« J’vais pas t’mentir : face à l’argent, on n’est pas tous pareils /
Vu qu’c’est pas en travaillant dur qu’on devient riche, en vrai /
Sinon, toutes les daronnes africaines seraient millionnaires. »
En 2024, il révèle le spectaculaire Zequin Theory, un projet empreint de réflexion sur les liens familiaux :
« Avec la famille, en c’moment, c’est pas trop ça /
Grande famille, c’est pour la vie mais, en c’moment, c’est pas trop stable. »
Et ce vendredi marque la sortie de son tout nouveau projet, Amour suprême, une œuvre qui confirme son statut de « Prim’s Parolier ».
Youssoupha n’a pas peur d’égratigner les stéréotypes, notamment dans l’extraordinaire Dieu est grande, dédié à sa fille Imany. Sur une production gospel magistrale signée Cehashi, il livre un texte à la fois émouvant et incisif, digne de l’héritage des poètes noirs comme Kery James. Avec cette composition, Youssoupha répond une nouvelle fois aux préjugés sur le rap, autrefois qualifié de « sous-culture d’analphabète » par des figures comme Éric Zemmour.
Youssoupha et la puissance de Dieu est grande
La production instrumentale, portée par une chorale gospel, marque une rupture stylistique pour Cehashi, beatmaker de talent qui accompagne Youssoupha dans plusieurs titres dont Polaroïd Experience, en passant par Mon Roi, Avoir de l’argent, et même Noir Désir.. Ensemble, ils explorent des territoires musicaux empreints de douceur et de profondeur. Le compositeur est signé chez Bomayé Music, le label de Youssoupha.
Avec des paroles poétiques et engagées, Youssoupha s’adresse directement à sa fille :
« N’écoute pas les hommes, n’écoute pas les ordres, n’écoute pas les codes qui disent de la merde /
Apprends encore à aimer ton corps, à aimer tes formes, à t’aimer toi-même. »
Cette déclaration d’amour vibrant rappelle les thèmes abordés dans Mon Roi, où il conseillait à son fils :
« Si vous sortez, c’est toi qui invites /
Les bails de “chacun paie sa part”, ça fait radin et puis ça tue l’charisme. »
Le final de Dieu est grande, quant à lui, résonne comme un écho à Kipling :
« Tant que tu peux, il faut défier les lois, tant que tu peux, il faut défier les rois /Et, s’ils te demandent c’que ta foi représente, réponds simplement que Dieu est grande, Imany. ». Kipling déclarait à la fin de son poème : « Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire / Seront à tous jamais tes esclaves soumis, / Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire / Tu seras un homme, mon fils. »
Un clip grandiose pour une œuvre magistrale
Bien qu’annoncé initialement sans clip, Youssoupha a surpris sa fille Imany en l’invitant sur le tournage, transformé en moment familial mémorable. Accompagné d’une chorale éblouissante, le clip, co-réalisé avec Kounythemanse, est un bijou visuel. Connu pour ses collaborations avec Suspect 95, Kounythemanse sublime ici l’univers artistique du rappeur tout en honorant ses racines africaines.
Un chef-d’œuvre musical et littéraire
Avec Dieu est grande, Youssoupha confirme son talent unique pour le storytelling musical. Mélangeant profondeur, émotion et critique sociale, il repousse une nouvelle fois les limites du rap en y intégrant ses inspirations littéraires.
Un clip incontournable !