Il y a des artistes qu’on découvre. D’autres qu’on attendait sans le savoir. DJOOLAI fait partie de ces voix-là — radicales, affranchies, imprévisibles. Avec son premier EP X, elle n’entre pas dans la musique. Elle y revient. Et elle frappe fort.
En 2009 déjà, elle pressentait un mouvement en gestation. À une époque où les réseaux sociaux n’étaient pas encore les amplificateurs d’identité qu’ils sont devenus, elle osait incarner un rap féminin sans concession, à l’image de Lil Kim ou Nicki Minaj. Mais la France de l’époque n’était pas prête. « Trop tôt, trop cash, trop femme » – c’est en creux ce qu’on lui a dit. Alors elle a observé. Attendu. Appris. Jusqu’à renaître, sous un autre nom : DJOOLAI.
Avec X, elle déplie une œuvre dense, intense, profondément incarnée. Chaque morceau semble sortir d’un combat. Le son est tranchant, les mots précis. La production flirte avec l’électro, les textures sont rugueuses mais toujours élégantes. On y entend la douleur, le désir, la colère parfois, et toujours une volonté : être. Être pleinement. Être femme. Être artiste. Être libre.
Le titre “Madonna” en est la porte d’entrée parfaite : clin d’œil à une autre icône de la réinvention, ce single est une provocation stylisée, à la croisée du manifeste et de l’hommage. Le clip, déjà en ligne, prolonge cette esthétique entre glamour et revendication.
DJOOLAI ne cherche pas à suivre les tendances — elle les précède. X est un projet pensé, ciselé, ancré dans une histoire personnelle autant que dans un contexte collectif. Il s’écoute autant qu’il s’analyse, il se ressent autant qu’il s’admire.
Dans un paysage musical souvent codifié, elle brouille les pistes. Et surtout, elle les redessine à sa façon.