Thursday, April 24, 2025

Tuerie veut-il chasser la “Sorcière” ?

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Tuerie est un artiste franco-camerounais à la croisée des styles, toujours en quête de nouvelles frontières à franchir. En 2021, il dévoile “Bleu Gospel”, un projet au titre évocateur qui résonne comme un écho aux sonorités profondément ancrées dans la culture afro-américaine, entre Kendrick Lamar, Chance The Rapper et bien d’autres figures majeures. Avant cela, il évoluait sous le nom de “Tuerie Balboa”. Avec “Bleu Gospel”, il amorce une véritable métamorphose. Dans “Le Code”, il confie que cette évolution artistique puise sa source dans un bouleversement personnel majeur.

Peu avant la sortie de “Bleu Gospel”, Tuerie perd son poste d’éducateur à Boulogne-Billancourt et apprend qu’il va devenir père. À cette intersection cruciale de sa vie, il choisit de se consacrer pleinement à la musique. La fusion des genres devient alors son ADN musical. Avec “Les Amants Terribles”, il explore un concept à la fois artistique et sentimental. Sur fond de mutations sociales, marquées par les révolutions féministes, le rappeur interroge la nature des relations amoureuses, en abordant la complexité du couple sous divers angles.

Ce projet se teinte aussi de références fortes, notamment à Jay-Z avec son “Boulbi State of Mind”, clin d’œil évident à “Compton State of Mind” de Kendrick Lamar. Dans le choix de ses samples comme de ses instrumentales, on retrouve l’ombre inspirante de Kendrick. Dernière pépite en date : le clip “Sorcière”, extrait de “Les Amants Terribles”, récemment mis en ligne.

Tuerie veut-il chasser la “Sorcière” ?

La composition musicale est signée Yako, un beatmaker habitué aux collaborations inattendues. Il s’est notamment illustré auprès d’artistes comme Benjamin Epps. Sur le projet “La Grande Désillusion”, il signe les morceaux “Vivre”, “Libre”, “La Tension” et Très tard le soir. Il a également travaillé avec Norsacce Berlusconi, dans un univers encore différent. Ici, la production est bicéphale : une première partie planante portée par un piano solitaire, avant une montée en puissance vers une énergie plus urbaine et contemporaine. Le clip s’achève sur une performance chorégraphique, comme un hommage à un pan parfois oublié du “Hip-Hop”.

Dans ses paroles, Tuerie dresse le portrait d’une relation aussi toxique que passionnée :

“J’croyais être le chef d’orchestre, le clavier maître
Qui te ferait oublier le quotidien de merde, putain tu l’aurais eu ton sac Goyard
Tu promettais ton dernier souffle
Ton nom se balade sur d’autres bouches
J’aurais gagné bien des guerres
Mais j’ai perdu au bras de fer… contre une putain d’sorcière”

Le choix des mots n’est jamais anodin. Au-delà de la qualité de l’écriture, éloignée des clichés habituels, le rappeur convoque la figure de la “sorcière” — une icône réhabilitée par les mouvements féministes contemporains. Longtemps symbole de persécution, elle représente aujourd’hui la femme indépendante traquée par l’Inquisition catholique au Moyen Âge.

Le visuel en noir et blanc sublime cette “ballade” dramatique et poétique. Le clip, tourné en huis clos, met en scène une lutte permanente dans l’intimité d’une pièce. Une relation empoisonnée qui s’achève dans la danse, tel un dernier sortilège. Cette œuvre visuelle est signée Steven Norel, déjà aux manettes de Benjamin Epps sur “T’as pas la ref”.

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