KZS a 22 ans, il exerce un métier de standardiste dans un hôpital parisien, et finance sa vie de rappeurs. Cette année, il dévoile l’album “Vendetta“. Cette “Vendetta” c’est une foule sentimentale, une revanche sur la vie car son vécu ne l’a pas épargné. Enfant de foyer, abandonné par ses parents, il a trouvé dans la musique le moyen de faire face à ses remords, ses regrets et aussi son futur qu’il voit écrit en grosses lettres sur un salle de concert dont il ne connaît pas encore le nom.
KZS : une enfance entre foyer et violence !
Après sa naissance, sa mère quitte le foyer car selon le principal intéressé : “ elle subissait des insultes et des menaces chaque jour de la part de mon père. Elle ne pouvait plus supporter toute cette pression autour d’elle et de m’élever seul sachant que j’étais un enfant très difficile.“. Son père qui réalise des allers-retours réguliers en prison est brisé par la machine judiciaire. Selon les services sociaux, il est désormais incapable de s’occuper de KZS qui est redirigé vers le foyer.
Dans son malheur, le jeune KZS laisse éclater sa colère. Pour comprendre sa situation, dont il n’est absolument pas responsable, il jette sa colère sur les autres : “J’étais un élève perturbateur à l’école, j’en voulais à la terre entière de mettre retrouver seul pendant toute ces années.” Caricature tristement célèbre mais pas moins exacte, il ferme même la porte à des personnes qui souhaitaient vraiment lui venir en aide : “Je me suis fermé à toutes les personnes qui m’entouraient et j’ai même perdu des proches qui m’aimaient vraiment, pourtant c’étaient les seuls à être présents pour moi.“.
En 2015, il apprend que son père a refait sa vie avec une femme. Il le recontacte, ce dernier tente de se rattraper mais à 18 ans, KZS retourne en foyer avec l’alcool et la drogue comme seules compagnons. Dans cette spirale de l’enfer, comme l’a décrit Kery James dans son titre “Nuage de fumée“, (“Dans un simple joint ma rage je contiens / Quand t’es devenu ce que t’as pas voulu être / S’autodétruire voilà ce qu’on se met en tête”), le rappeur se complait dans la solitude.
Plus jeune après être resté muet devant un psychologue, le jeune homme écrit ses pensées dans un cahier. Il s’agira de ses premiers lyrics. Généralement, quand le soleil frappe fatalement le dos dans un désert on est comme ébahi par un oasis. Cet oasis c’est une femme qui le recueille, l’aide à quitter ses addictions. Après son départ il retourne là où tout a commencé : au foyer.
Il retrouve la force pourtant de repartir à nouveau, aujourd’hui, il rappe, il a un job et a un appartement.
KZS : le rap comme exutoire !
Il en est persuadé, c’est le rap qui lui a permis d’enfoncer les portes de son désespoir, il lui permet de faire face à “toutes les cicatrices en moi qui ne se refermeront jamais“. Son modèle absolu c’est un certain Soprano. Si le rappeur commence sa carrière sur “Le son des bandits” (au grand désespoir de son père comme il le raconte lui même), il véhicule aujourd’hui un message de tolérance envers tous, et il est l’un des artistes les plus écoutés et les plus primés en France. Sur Soprano, KZS est dithyrambique : “il a une plume incroyable, à en couper le souffle quand j’écoutais ses anciens albums comme” ( “la colombe et le corbeau“, “puisque qu’il faut vivre” ). Il se reconnait dans l’interprète de “Hiro” : “je ressentais déjà sa tristesse car on avais une histoire un peu similaire“.
Son plus beau souvenir c’est à Skyrock. Bien sûr ce n’était pas son Planète Rap, mais il y voit une forme de consécration : “Mon plus beau souvenir c’est quand j’ai reçu ma première invitation à Skyrock pour faire mon tout premier planète rap, mon passage était seulement 1 jours après mon anniversaire, c’était un moment tout juste incroyable !!“. Puis vint le temps de l’album “Vendetta” dans lequel il extériorise ses peines :
“Dans cette album j’ai écrit une lettre qui se nomme ( intro ) ou j’ai raconté toute ma vie et les périodes sombres que j’ai pu affronté.“
Cette album était une revanche sur la vie. Je voulais prouver à toutes les personnes qui ont une histoire similaire à la mienne qu’il n’est jamais trop tard pour devenir quelqu’un et qui faut toujours croire en ses rêves même si tu te retrouve au plus bas.”
Ce jeudi il sera au Planète Rap de Kanya Samet pour y interpréter “Princes de la ville“.