Il y a quelques semaines, Kofs dévoilait « Mon école », un single aux allures de manifeste personnel, annonçant un projet nourri de mémoire et de reconnaissance. Sur la pochette, le rappeur s’immortalise dans une chambre d’adolescent, entouré de posters de ses idoles des années 2000 : un clin d’œil à ses fondations musicales. Par ce titre, il rend hommage à ceux qui ont façonné son ADN artistique. « Mon école », truffé de références à des punchlines cultes et aux figures marquantes du rap français, s’inscrit dans la même veine que « Chanson française » de Youssoupha — à ceci près qu’ici, nul refrain chanté : seulement du rap à l’état brut.
Dans la foulée, Kofs met le cap sur le 94 pour un featuring chargé de symboles avec Intouchable (Dry et Demon One). Le clip fait écho à celui de « Pour ceux », réalisé jadis par la jeune équipe Kourtrajmé. Le parallèle est évident : les légendes de la Mafia K’1 Fry apparaissent à l’écran, vieillis certes, mais habités par la même ferveur.
Poursuivant son hommage aux piliers du rap, Kofs révèle ensuite le clip de « Bâtiment », en collaboration avec Sinik. Cap sur le 91 cette fois, pour un duo sincère avec celui que Dinos évoquait récemment dans son double single, citant « Une époque formidable ». Le rap français semble opérer un retour aux sources, une manière de bâtir, enfin, une culture commune et assumée.
Kofs et Sinik sont dans le « Bâtiment » !
La production musicale du morceau est signée Marcelino, beatmaker aguerri à qui l’on doit des collaborations avec Gazo, Kalash Criminel, 4Keus ou encore Djadja & Dinaz. Si le titre avec Demon One et Dry vibrait sur un tempo nerveux, « Bâtiment » opte pour un ton plus introspectif, porté par un piano mélancolique. Un clin d’œil assumé à l’univers de Sinik, où les mots pèsent lourd et le vécu se chante avec gravité :
« Pour écouter Sinik j’ai pas attendu RainBfever
J’ai mis tapis sa7bi chaoui et kabyle
Je représente M.A.R.S comme … et Bernard Tapie »
Kofs y fait référence à « Bienvenue chez les Bylkas », l’un des classiques de Sinik, extrait du mythique « Raï n B Fever » orchestré par Kore, qui célèbre aujourd’hui ses 25 ans. Le rappeur du 91, fidèle à sa ligne, délivre un couplet empreint de lucidité, entre noirceur et désenchantement :
« Représente la misère comme un peuple sans peur
Comme des pâtes un peu froides sans gruyère et sans beurre
Ne crois pas que ces vies de chanteur me plaisaient
Je dis je t’aime mais c’est faux je voulais juste baiser »
Visuellement, le clip reste dans la continuité du précédent. Kofs et Sinik arpentent les rues de leur quartier pendant que des scènes de fiction illustrent les propos. À la réalisation, on retrouve une fois encore SlownProd, fidèle au poste. En guise de conclusion, un clin d’œil inattendu : Kamelanc’ apparaît furtivement à l’écran, annonçant peut-être sa présence dans le prochain épisode visuel de Kofs.