Bekar a décroché un disque d’or avec « Plus fort », sorti en 2023. Il revient en force avec « Alba », un album éponyme faisant écho au titre de Sofiane Pamart et Bon Entendeur. Ce nouveau projet, signé chez Panenka Music, a permis à l’artiste d’atteindre la 20ᵉ place du Top Pop belge — un excellent départ. Le label Panenka confirme son exigence artistique en abritant des talents tels que PLK, Georgio ou encore Therapy Taxi.
Originaire de Roubaix, à l’instar de Ben PLG ou du pionnier Gradur, Bekar a récemment confié dans l’émission Le Code son peu d’intérêt pour les sonorités trop mélancoliques. Il suggère que le décor brut de Roubaix — ancienne terre industrielle marquée par la grisaille — a pu influencer le fond de ses morceaux. Avec « Alba » et notamment « Laponie », son titre en collaboration avec Gradur, l’artiste s’illustre dans un registre plus lumineux et festif. Le morceau, aux accents pop, marque une vraie prise de risque… et une réussite.
Bekar et Gradur sont en « Laponie » !
La production est signée Lucci’ et Uraaken. Lucci’, beatmaker prolifique, a multiplié les collaborations avec Georgio, un autre pilier de Panenka et proche de Bekar. On retrouve Uraaken derrière le morceau « S’en aller » de Tsew The Kid. Ensemble, ils offrent une instrumentale pop parfaitement taillée pour permettre à Bekar de naviguer entre chant et rap avec naturel.
Petit clin d’œil appuyé à la culture populaire : « Laponie » est construit autour d’un sample du tube « Dragostea din tei » du groupe roumain O-Zone, qui avait littéralement embrasé l’Europe au début des années 2000. Un choix malin qui injecte une dose de nostalgie et d’énergie dans ce single taillé pour l’été.
Comme souvent, Bekar ne renonce pas à une certaine portée sociale dans son écriture, à la manière d’un Ben PLG. Une identité forte du Nord ?
« J’vais en bus à l’école publique
Papa venait m’chercher en Laguna
L’État s’enrichit, peuple agonise
C’est comme ça depuis la nuit des temps »
Plus connu pour son goût du clash et de l’égotrip, Gradur surprend ici par sa sincérité et sa vulnérabilité :
« J’ai des problèmes, j’en parle dans la zik
C’est mieux que de les noyer dans la tise
Et j’suis très froid au premier rapport
Si tu vois mes snaps, eh bah tu le sauras pas »
Le clip, signé Nino REC, met en scène les deux artistes en terrasse, entourés de leurs proches, dans une ambiance détendue et chaleureuse. Un visuel à l’image du morceau : simple, humain, solaire. Réalisateur éclectique, Nino REC ne se limite pas au rap. Il s’est récemment illustré sur le clip de le clip « Fi Derbi » de Ski et ElGrandeToto, donc il a un pied dans le rap.