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Situé Rue de Charonne, pas très loin de “La Belle Equipe” dans un quartier meurtri par la sauvagerie de “certains minables”, Paris Hanoï n’a absolument rien à voir avec un restaurant de luxe. Planté dans une rue un peu perdu, qui a au fil des années a gagné en réputation, le restaurant doit faire la taille d’un petit appartement d’étudiant parisien. A l’intérieur des murs, on trouve un décor assez ordinaire qui ne surjoue pas le côté asiatique, mais qui est très loin du côté “Made In China” des “traiteurs” qui jonchent les rues de la capitale. PH est une véritable “cantine”. Personne ne se rend à Paris Hanoï pour faire la conversation, un colloque, ou un rendez vous galant. On s’y rend surtout pour pouvoir manger. Et la nourriture y est excellente.
Paris Hanoï c’est surtout l’histoire de trois frère vietnamiens Mido, Jean Phi et Hando qui viennent à Paris sans un sou en poche, et qui très vite, deviennent des personnages emblématiques de ce quartier du onzième arrondissement. Comme beaucoup d’immigrés, et malgré la ténacité de leur famille, les premiers temps sont durs pour les trois frères. Ils apprennent à la maison l’art de cuisinier, et avec leur grand maître d’arts martiaux Maître Nguyen Duc Moc, l’art du Võ Viêt Nam. Ils commenceront par inaugurer un stand de sandwich au Marché, avant de s’emparer de ce restaurant à une époque où le quartier n’était pas si vivant. Très vite le succès est total. Le restaurant ne désemplit, et depuis cette époque, il y à peu près 20 minutes d’attente avant de pouvoir s’installer. Cette force d’attractivité, les trois frères la tirent d’une cuisine familiale loin de la standardisation dans laquelle se sont enfermés beaucoup de traiteurs asiatiques, et beaucoup de restaurants en général. En en 20 ans, les prix n’ont toujours pas évolué. Pour manger à sa faim, sans compter, il faut se munir d’à peine 15 euros à Paris Hanoï.
C’est loin d’être un restaurant gastronomique, et vous ne trouverez pas de “cuisine de fusion” à cette table. Cependant, les frères (à l’époque) et désormais leurs employés cuisinent la “base” vietnamienne devant vous. Et si vous aviez imaginé avoir déjà manger des nems, un poulet au caramel ou un poulet au curry avant de venir chez Paris Hanoï vous vous êtes trompés. Les frères qui n’utilisent pas de “glutamate” dans leurs recettes reviennent à une vision simple d’une cuisine que l’on pourrait retrouver au pays. Leur voyage à travers l’Asie et leur mentalité ont beaucoup aidé. Vous trouverez le menu complet ici.
Paris Hanoi est également intimement lié à la personnalité de ces trois frères personnages fabuleux qui font l’âme du onzième arrondissement de Paris. Mido par exemple donnait des cours de Võ Viêt Nam à l’école Keller située à quelques pas du restaurant. Dans les années 2000, il a participé au clip “Manhattan – Kaboul” en tant que figurant. Ce sont des exemples de réussite et de tolérance.
Aujourd’hui, ils ont ouvert un nouveau restaurant, le “Paris Hanoï Lab” pour apprendre à faire la cuisine, et ils donnent toujours des cours de Võ Viêt Nam.