En 2018, Kofs, aujourd’hui reconnu à la fois comme rappeur incontournable et acteur engagé dans de multiples projets, revenait sur sa toute première expérience au cinéma. Initialement sollicité pour participer à la bande originale du film Chouf, il finit par intégrer le casting :
« Karim Dridi m’appelle effectivement pour la BO et, le jour où on enregistre en studio, il me dit : “Pourquoi tu ne participes pas au casting ?” Je ne suis pas bête, j’y vais. J’avais faim, je voulais absolument jouer. Karim a kiffé direct ma manière de faire. Il me faisait passer des castings avec des mecs — je ne vais pas donner de noms, mais c’étaient des stars pour moi. Et un jour, il avait sélectionné huit personnes. Il organise une réunion dans un théâtre et annonce que personne n’est sûr de rester dans le film. Je suis le seul qui suis resté. »
Quelques années plus tard, Kofs confirme son ascension avec la sortie de Matrixé, un projet qui enregistre le meilleur démarrage de sa carrière : 6 477 exemplaires vendus en première semaine, et une entrée fracassante dans le Top 3 des meilleures ventes hebdomadaires.
L’artiste, qui dit avoir « volé le flow de Garou » mais qui n’a, selon ses mots, plus « le corps de Naza », vient de dévoiler le premier extrait de son nouvel album, Mon école. À travers ce morceau, Kofs rend hommage au rap français qui l’a vu grandir — celui de l’âge d’or, des pionniers, des gardiens du temple.
Sur une production à l’ancienne, il célèbre, ligne après ligne, les figures qui ont construit son identité artistique, son « école » :
« J’ai arrêté l’école pour créer la mienne
Si t’es de la bonne école, c’est qu’on a la même »
Kofs dévoile ses références dans “Mon école”
Le morceau repose sur une composition résolument old school : quelques accords de piano, une rythmique brute, sans artifice. Le beatmaker demeure inconnu à ce jour — ni Spotify ni Genius ne créditent officiellement l’auteur, même si ce dernier est attribué par erreur à Napalm Prod. Il s’agirait en réalité d’une face B, comme le laisse entendre Kofs lui-même :
« J’ai commencé à faire du rap sur des faces B
Quand personne voulait me faire de passe D »
Originaire de Marseille, Kofs rend hommage en texte et en son à toutes les grandes figures du rap français, allant jusqu’à citer ou réinterpréter des punchlines cultes, comme Youssoupha dans Chanson Française.
Il ouvre son panthéon personnel avec Rohff :
« Mon école c’est le code de l’honneur, la fierté des nôtres
Au-delà de mes limites, que des hits, la cuenta, la violence
Regretté, je peux continuer comme ça jusqu’à demain »
Puis enchaîne avec Sniper :
« Gravé dans la roche, un Sniper pour faire pleurer tes proches
Hoche la tête si t’accroches
Pour nos familles et nos proches, c’est gravé dans la roche »
De Sinik à Alibi Montana, en passant par Six Coups MC, LIM, Le Rat Luciano, La Fouine, ou encore Kery James, les références s’enchaînent. Seule absence notable : celle de Booba, volontaire ou non.
Dans ce que l’on peut d’ores et déjà considérer comme un futur classique, Kofs revisite 20 ans de rap français, de 2002 à aujourd’hui. Ses influences des années 1990 semblent absentes pour l’instant, mais pourraient surgir ailleurs dans le projet.
Le clip, réalisé par Slown Prod à l’aide d’intelligence artificielle et produit par Napalm Prod, maison marseillaise bien connue du circuit, offre un voyage visuel saisissant. On y voit défiler les visages des légendes citées dans le morceau, comme une fresque vivante du rap français.
Une chose est sûre : avec Mon école, Kofs signe bien plus qu’un simple hommage. Il érige un pont générationnel, et annonce un projet ambitieux, certainement peuplé de featurings prestigieux évoqués dans ce titre manifeste.