Le collectif 135 regroupe quinze artistes aux talents variés : rappeurs, ingénieurs du son, graphistes, graffeurs, beatmakers et DJ’s. Ensemble, ils partagent une ambition commune : briser les barrières entre le rap et les musiques électroniques. La “cosa nostra” du collectif 135, c’est précisément cette fusion audacieuse. Aujourd’hui, ces deux univers autrefois distincts convergent de plus en plus. Déjà à son époque, le pionnier du hip-hop, Afrika Bambaataa, avec “Planet Rock”, avait ouvert la voie en explorant des sonorités électroniques dans ses compositions.
En France, Akhénaton a également tenté de marier ces deux genres avec son projet “Electro Cypher”. Dans “C’est ça mon frère”, il ironise sur les critiques qu’il a reçues : “D’toutes façons, ses projets, ils sont pourris. Electro Cypher ? / D’la techno de merde, nourri par IAM, jamais d’la vie.” Ce projet audacieux n’a pas fait l’unanimité à sa sortie. Par ailleurs, on se souvient de “Graduation” et du titre emblématique “Stronger” de Kanye West, directement inspiré par Daft Punk. Plus récemment, Booba, une figure incontournable du rap français, a suscité la curiosité en lançant un label house, SubLife. Bien que novateur, ce choix artistique lui a valu des critiques de certains de ses fans les plus fidèles.
Le collectif 135 s’attaque donc à un défi de taille : réconcilier deux cultures underground souvent perçues comme antagonistes. Le collectif a déjà marqué les esprits avec des morceaux tels que “Boiler Room”, “135 Zone”, et plus récemment “MDMA”, dont le clip vient tout juste de sortir.
Le collectif 135 revient en force avec “MDMA” !
La production de ce morceau, caractérisée par une fréquence de BPM rapide, témoigne de l’expertise du collectif. Puisant dans la culture club, ils proposent une véritable fusion house/techno enrichie d’un rap complémentaire, sans en faire l’élément principal. Ce procédé contraste avec celui d’autres précurseurs comme les Beastie Boys, où, dans des titres tels que “Intergalactic”, l’électro renforçait le rap. Il n’est donc pas surprenant que le clip ait été tourné dans une ambiance nocturne, capturant l’énergie brute des soirées.
Avec la Dry Music, le collectif 135 s’engage dans une démarche hybride, à la croisée des chemins entre électro et rap, entre musique sédentaire et sons taillés pour le clubbing. Ce pari artistique audacieux défie les conventions, proposant un morceau qui ne suit aucun format standard et s’adresse à un public en quête de nouveauté.
Le visuel psychédélique de “MDMA”, réalisé par NinoRec et 46Karl, deux membres du collectif, renforce l’identité singulière du projet. Alliant images captées en soirée dans un style brut façon Dogme et une typographie multicolore éclatante, ce clip est un vibrant hommage à la “MDMA”, évoquant en filigrane l’héritage des Beatles avec leur célèbre “Lucy in the Sky with Diamonds”.
