À la fin du projet “Lithopédion”, sur le titre “William”, Damso lâche une phrase lourde de sens : “Dernier album ou peut-être pas, la vie nous le dira.” Cette déclaration, empreinte de mystère, reflète un dilemme récurrent chez les artistes, qu’ils soient au sommet de leur carrière ou en quête de renouveau. Pourtant, Damso choisit de revenir avec “QALF”, un projet initialement prévu avant sa signature au 92i de Booba. Plus lumineux que ses œuvres précédentes, cet album marque une étape importante. Pour amorcer son retour, l’artiste réédite plusieurs morceaux emblématiques avant de dévoiler “J’ai menti”, un titre évocateur. Avec “Laisse-moi tranquille”, il poursuit sur sa lancée en explorant l’ambivalence de ses pensées, la complexité de son personnage et des prods toujours empreintes d’un ésotérisme fascinant.
Damso veut qu’on le laisse tranquille !
La production de “Laisse-moi tranquille”, véritable bijou sonore, est le fruit d’un travail collaboratif réunissant cinq beatmakers : Boumidjal, Paco Del Rosso, Jules Fradet, Damso lui-même et Tracy Hamelrijk. Boumidjal, ancien membre du duo Double X, s’impose une fois de plus comme une figure incontournable du rap français. On lui doit notamment le succès de “Distant” de Maes en featuring avec Ninho, ou encore “Goulag” de Kaaris. Récemment, il a signé la prod de “Sans Boussole” pour Maes. Dans ce nouveau morceau, la production, à la fois onirique et déroutante, incarne parfaitement l’univers introspectif et énigmatique de Damso.
Dans “Laisse-moi tranquille”, Damso plonge dans les méandres de son esprit. À l’image de “Mosaïque solitaire”, il mêle doutes, colère et une certaine dose de haine. Ce titre, profondément introspectif et empreint d’existentialisme, est une véritable plongée dans son univers. Par moments, il s’adresse directement à un “tu”, comme dans cette ligne :
“J’prie pour que tes rêves ne voient jamais le jour / Quelles que soient leurs intentions, le simple fait qu’t’y portes.”
Certaines punchlines, d’une noirceur glaçante, frappent l’auditeur, telles que :
“Les gens comme toi devraient mourir seuls dans la peur sans être vus” ou encore “Ta mère la pute a aussi ses torts, sa chatte a fait du sport dans sa jeunesse.”
Le clip qui accompagne le morceau, riche en métaphores et éloigné de toute réalité palpable, est signé par Ady & Matt. Les réalisateurs proposent une succession de plans poétiques et énigmatiques, comme lorsque Damso se promène sur un tracteur dans des ruelles désertes. Ce duo, connu pour leur esthétique visuelle unique, a collaboré avec Ibrahim Maalouf sur “El Mundo” et avec Le Motif sur “Playlist”. Avec “Laisse-moi tranquille”, ils offrent un visuel qui sublime l’essence du morceau et renforce l’impact de l’œuvre.
