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Under The Skin

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ZEZ
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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary
Toutes les photos pour cet article sont issues du site allociné.

Lors de la réalisation de ce film en 2013, Scarlett Johansson était une actrice plus que retenue. Elle avait déjà tourné avec Sofia Coppola, les Frères Coen, Woody Allen. Elle avait aussi déja joué dans The Avengers

Avec Charlize Theron, Jennifer Lawrence, Maggie Cheung à une certaine époque, Halle Berry et Ellen Page dans une moindre mesure, Cate Blanchett, peut-être Amy Adams, Scarlett Johansson est l’une des rares actrices-vedettes actuelles que l’on nous montre aptes à jouer autant dans des films d’action grand public que dans des films d’auteurs exigeants voire expérimentaux. Under The Skin en est une démonstration. 

Il y’avait vraiment peu de monde dans la salle de cinéma lorsque je l’avais découvert la première fois. Il est du reste possible que j’aie été le seul spectateur à la séance où je m’étais rendu. J’ai oublié. 

Les premières minutes du film m’avaient rapidement renseigné sur les raisons de cette salle déserte, sorte de Sahel pour cinéphile. A la fin du film, j’étais sorti interloqué. Evidemment, je ne m’attendais pas à ça. Mais Under The Skin m’avait suffisamment intrigué pour me donner envie de le revoir. Et cela doit maintenant faire quatre à cinq fois que je le revois. Avec plaisir. 

Si l’actrice Scarlett Johansson est l’appât de cette affiche pour attirer le spectateur, elle l’est également dans le film. Under The Skin est un film que l’on aimera voir si l’on l’accepte d’aller sous la surface voire sous la glace de ce personnage qu’elle interprète. Elle est au départ une espèce de Terminator au féminin. Mais une Terminator dont les motivations sont floues, alternant entre un rôle d’entomologiste et celui de prédatrice ou de tueuse en série. Mais elle pourrait également être une rabatteuse pour une secte, un groupe terroriste ou tout autre groupe extrémiste. Et, ici, La comparaison avec Terminator s’effiloche car le rythme et la dramaturgie entre les deux œuvres sont très différents. 

Dans Terminator, on est très vite dans un film d’action fantastique. Dans Under The Skin, on est davantage dans une prospection, une introspection et une contemplation. En allant dans les clichés, on pourrait dire : 

Dans Terminator, Schwarzenegger arrive sur Terre avec l’objectif bourrin de rentrer dans le tas pour remplir sa mission. Ce qui serait une composante très masculine. Ici, Scarlett Johansson, elle, fait plutôt des cercles pour accomplir sa mission. Elle enveloppe et engloutit son sujet. C’est aussi une prédatrice/ prospectrice assez conventionnelle : elle se sert de la palette d’atouts du sexe dit faible (la femme) pour approcher ses proies toutes masculines. Et elle a aussi besoin d’une escorte toute masculine que l’on voit rôder par moments près d’elle sous la forme d’un motard tout en cuir et protections et quelque peu sévère. Nous sommes ici dans un univers très hétéro-normé. Et séduire un mâle hétéro occidental y est très facile pour Scarlett. Sourire. 

Film sur l’identité, la naissance et l’humanisation d’une conscience, la solitude existentielle, le désir comme péril mais aussi comme tentative de remédier à la solitude, voire sur l’immigration en ce sens que Scarlett Johansson y est aussi une immigrée sur Terre, Under The Skin nous observe et nous fait de l’œil. Et ce qu’il voit peut être angoissant, désespérant ou captivant. Tant Scarlett Johansson peut par moments nous aveugler au point de nous écarter de toute raison et de toute prudence. C’est peut-être l’une des grandes particularités du film : 

On y évolue comme dans un rêve pour peu que l’on accepte de se laisser faire. Et Scarlett Johansson semble elle-même évoluer dans le même état. 

Le corps musical du film, l’accent écossais épais de plusieurs des protagonistes, les paysages de l’Ecosse contribuent tout autant à nous faire quitter notre quotidien. 

Sauf que le rêve est étroit. Le feu sera notre dernière fuite. 

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