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Les « nouveaux » Misérables : le film culte de cité version 2K20 !

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ZEZ
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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Pourquoi donc Ladj Ly, le fondateur de Koutrajme avec Kim Chapiron et Romain Gavras, a t-il intitulé son film « Les Misérables » ? Le livre de Victor Hugo prend place à Montfermeil au XIX siècle tout comme le film de Ladj Ly. Et comme l’insinuera Pento, l’un des flics que la caméra suit tout au long du film : « la situation n’a pas beaucoup changé depuis ». Bien sûr il n’y a plus de Gavroche, de Cosette, et de Jean Valjean. Mais la situation semble encore plus précaire, plus folle encore que cette France de la fin du XIX siècle. Et quand Ladj Ly triomphant comme un Valjean des temps modernes vient rendre sa copie à Cannes avec une date de sortie qui se résume à prochainement, il repart avec un sesame du prestigieux festival comme son aîné Mathieu Kassovitz l’avait déjà fait avec la Haine et une Prix de la mise en scène.

Il y a un lien indissociable entre le film de Ladj Ly, et le long métrage de Mathieu Kassovitz qui est sorti en 1995 sous les acclamations du public. Tout d’abord, le film de Ladj reprend la même thématique que « La Haine » de Kassovitz. Il part de l’idée de cités au bord de l’explosion, auto gères par des caïds peu scrupuleux. Il commence et finit également sur le même personnage comme La Haine l’avait fait sur Said (Said Tagmahoui). Et il se clôt sur une fin ouverte.

En revanche, le cofondateur de Kourtajme est loin d’être un copiste.Au lieu de suivre une bande de jeune, il suit une brigade de police tout au long du film , et analyse la structure et les aspects de la vie à Montfermeil. Entre sarcasme, humour noir, et réalité, la véritable sensation qui se dégage au vue de ce film est un sentiment d’authenticité comme si on avait été projeté de notre siège à Montfermeil dans une ambiance explosive. La réalisation de Ladj Ly résonne comme une poésie urbaine, comme quelques versets des « Sages poètes de la rue » qui n’ont jamais aussi bien portés leurs noms. Le film est silencieux, pas de débauches dans le Hip Hop. Et sans doute est ce un souhait du réalisateur. Car tout les  films qui ont suivi la haine ont versé dans le stéréotype.

Ladj Ly a préféré le réalisme comme Victor Hugo a une vision trop stéréotypée. Tout le monde a ses torts dans cette tragédie des temps modernes ou les seuls victimes sont des enfants dont le seul tort a été d’être nés au mauvais endroit et surtout au mauvais moment.

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